7 ans après un incident, les deux deviennent des mariés.
C’est une histoire authentique que nous allons vous raconter, tout en modifiant les prénoms pour préserver la vie de ses acteurs. De quoi, il s’agit? C’est une jeune femme d’affaires qui, après s’être faillie de se faire renverser par Carlosse et qui lui a été très discourtoise et désinvolte à un feu tricolore, celui-ci, va devenir son mari, 7 ans plus tard.
Josephine et Carlosse se sont mariés à la mairie de Yopougon, une commune très célèbre, une banlieue proche d’Abidjan. La salle de mariage a refoulé du monde et compte tenu du rang social des deux mariés, le maire lui-même a souhaité officier leur union. Josephine est connue pour sa débrouillardise car partie de zéro, elle est devenue une femme d’affaires rompue, dont les efforts ont été reconnus par le président de la république de Côte d’Ivoire. Elle vendait des beignets et aujourd’hui, elle se retrouve à la tête d’une holding qui emploie plus de 400 personnes. Non seulement, elle est battante, mais belle physiquement. Elle a la forme d’une guitare et un visage d’ange. Tout garçon aimerait l’avoir comme épouse.
Quant à Carlosse, il a baigné dans la foule des hommes volages avant de s’agripper à un arbre à sous par le biais d’un ami qui vit en Europe et qui lui a fait confiance en lui confiant des affaires de ventes d’automobiles et ça marche. Toujours trois téléphones à la main, cheveux bien coiffés, chaussures bien cirées, pantalon dressé, chemises bien aux couleurs de ce qu’il met tous les matins. Dans le quartier, certains de ses amis, qui le connaissent comme séducteur des femmes pour les larguer après, parce qu’aucune femme ne résiste à son physique. Ainsi, sur son chemin, il en a fait des ravages et à cause de ses actes débonnaires à l’égard des femmes, de ses escapades, il fait tomber femmes mariées, célibataires ou fiancées, il tire tout ce qui bouge. Son élégance lui vaut l’irrésistible faveur des femmes. Toujours bien parfumé, quand il sort de ses voitures, puisqu’il sort tout le temps avec une des voitures à vendre, tout le monde le prend pour un multimillionnaire, les femmes se renseignent sur son sort. Il sépare des mariages et il a laissé beaucoup de foyers brisés. Bref!
Un matin, il pleuvait au Plateau, la commune d’affaires ivoirienne, il pleuvait très fort. Juste en face de la cité administrative, l’actuel siège de la banque africaine de développement la BAD, l’immeuble du CCIA, il y a une série de feux tricolores. Carlosse est assis dans sa voiture. Il pleut très fort et la visibilité est moindre. Au feu, il marque l’arrêt à cause du rouge qui venait de s’allumer. Sans faire attention, une belle dame court traverser la chaussée au moment où le feu passe au vert et sans faire gaffe, Carlosse met son pied sur l’accélérateur et freine brusquement sinon, il renversait la dame. Josephine glisse et s’accroche au capot de la voiture de ce chauffeur qui sort précipitamment pour lui apporter secours. Il crée un bouchon et les Klaxons crépitent. Tellement en colère, elle n’a pas arrêté d’insulter celui qui qualifie de chauffard, imprudent et tous ceux qui étaient présents, les témoins oculaires, l’ont aidée à insulter Carlosse, qui garde son calme, confus. Il l’aide à traverser et de l’autre côté de la chaussée, après qu’il ait pris soin de se ranger sur le bas-côté. Les deux attirent les regards. La foule les regarde et Carlosse a commencé à s’excuser.
Joséphine est trempée, alors qu’elle allait à un rendez-vous. Elle se regarde. Dans cet état, impossible de se rendre dans un bureau. Carlosse pensait qu’elle n’est pas véhiculée qui lui propose de l’accompagner chez elle à la maison pour qu’elle s’échange et un monsieur s’approche d’eux furieux. C’est le chauffeur de Joséphine qui vient constater les faits. En femme pieuse, elle se dit, Dieu a un plan, peut-être que si j’allais à ce rendez-vous, je ne sais ce qui allait m’arriver et se soulage par ce sentiment. Son chauffeur lui tient par les bras et les deux se dirigent vers leur voiture. Carlosse les regarde partir tout confus, lui aussi, trempé. Il conclut que cette journée n’est pas la bonne pour aller au travail et appelle ses collaborateurs de ce que la pluie l’ait bloqué et d’assurer le service. Il vient s’asseoir dans sa voiture, et attrape sa tête, en se disant bon Dieu, merci de m’avoir évité le pire.
Le temps est passé et chacun vaque à ses occupations. Joséphine vient de rompre une relation avec un homme jaloux qui ne supporte pas ses entrées tardives et toujours prêt à la fouiller. Il lui prenait la tête et a fini par déposer le bilan sentimental et donc elle est désormais une femme libre, mais son apparence effraie les hommes, de toutes les façons, elle est tout le temps en voiture.
Quant à notre ami Carlosse, il continue sa bamboula. Il fréquente des milieux où la plupart des femmes sont accompagnées et les hommes pareil. Lui aussi, est tout le temps en voiture, mais lui se sert souvent des relations de ses sœurs pour se défouler sur les femmes peu importe leur statut.
7 ans plus tard, toujours dans la commune du Plateau, un autre incident va se produire entre les deux, Joséphine et Carlosse. Cette fois, il ne pleut pas et le soleil est au rendez-vous, brillant et brûlant qui fait transpirer. C’est à l’entrée d’une pharmacie qu’un autre accrochage va se produire. Carlosse entre et une femme le bouscule, sans faire attention, mais l’incident a été vu par tous ceux qui étaient là et un agent de la pharmacie s’interpose pour demander pardon à Carlosse qui, à son habitude, en bon gentleman, rassure que ce n’est rien. Pour se faire pardonner, Joséphine a attendu que la caissière donne le prix des médicaments de Carlosse et s’interpose pour payer. Elle venait de créer le contact et c’est parti. Les deux échangent leurs contacts. Ils ont commencé à s’appeler. C’était un jeudi que l’incident s’est produit et la samedi qui a suivi, les deux décident de se revoir loin d’Abidjan, à Dabou, pour prendre un déjeuner ensemble. Carlosse demande à Joséphine de laisser sa voiture et qu’il allait prendre la sienne. En vendeur de voitures de luxe, il prend une dernière qui illustre le bonheur et l’assurance. Il passe prendre sa future dulcinée et profite pour connaître chez elle. Les deux prennent un petit pot dans son salon et s’embourbent dans la luxueuse voiture de Carlosse qui lui met un coup d’impression. Elle se met dans un petit ensemble qui donne l’impression que les deux se connaissent il y a des lustres. Les voilà sur l’autoroute du nord direction Dabou. En cours de route, ils échangent et hop, la dame lui raconte une anecdote de son incident mouillé il y a 7 ans au Plateau où, un monsieur a failli la renverser à un feu tricolore et Carlosse se met sur le bord de la route. Joséphine pensait qu’il allait se soulager, mais non, il crie: « non, non, ce n’est pas possible, Joséphine, je te dis que ce n’est pas possible » il s’appuie à nouveau sur la portière de la voiture et dis ceci: « Joséphine, il s’agit bien de moi, où j’ai failli me retrouver dans un commissariat de police .» Elle dit, quoi, c’est toi qui as failli me tuer ce matin-là? Toute honte bue, l’anecdote les resserre Côme l’œil dans sa cavité. Il reprend la voiture tout joyeux de retrouver celle qui a hanté ses nuits à cette époque.
La bonne musique et la fraîcheur de la climatisation dans la luxueuse voiture, ils arrivent au bord de la lagune où les restaurants sont alignés. Ils passent leur commande, mais à cette allure où tout est scellé, ils sont pressés de se découvrir davantage, mais ils sont en dehors de la ville d’Abidjan. Le bon temps, loin des tintamarres des bruits de la capitale, le silence renforce leur future complicité. Après avoir copieusement mangé et bu, c’est l’heure du retour.
Arrivés à destination, ils promettent de se revoir, cette fois-ci, soit chez elle ou chez lui. Les deux tourtereaux n’arrivent plus à se séparer sans s’appeler. Chemin faisant, ils consomment le fruit défendu et deviennent fous amoureux. Carlosse cherchait une femme qui n’allait sombrer son économie et Joséphine aussi, pareil. Quatre mois sont passés et en hommes matures, ils se décident à concrétiser leur union au grand jour. Carlosse qui connaît très bien le maire de la commune, lui glisse un mot pour son mariage et il lui promet de le célébrer en personne. Vous épargnant les commodes de ce mariage, les deux ont décidé de vivre ensemble. Carlosse est en location et sa femme est chez elle, mais elle arrive à convaincre son chéri de la rejoindre pour éviter de payer des mois de loyer.
7 ans après, elle ne savait pas que celui qui a failli la renverser allait devenir son mari. Les deux sont désormais bien ensemble et quand ils reçoivent des amis, ils n’arrêtent pas de leur raconter leur anecdote.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com