Afrique: Attention à la perte des valeurs!
L’Afrique perd sa richesse traditionnelle, surtout en matière d’écoute, d’éducation et à force de vouloir calquer sur les occidentaux, nous sommes devenus des hybrides. Est-ce qu’on peut rattraper ce qui est en train de nous échapper, la morale? La solitude a pris le pas sur le mode de vie.
En Europe, les vieillards sont des personnes qu’on jette dans les maisons de repos, alors qu’en Afrique comme le disait l’écrivain Amadou Hampâté Bâ: « en Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle. » Aujourd’hui, le constat est triste car nous voulons ressembler au mode de vie des occidentaux qui s’éloignent de leurs vieillards, en les parquant dans des asiles pour les pousser à la tristesse. La solitude arrive à grands pas en Afrique et ça serait vraiment dommage. Aujourd’hui, aucun jeune ne demande de conseils à ses aînés, parce que justement, ils trouvent tout dans leur ordinateur. L’homme s’éloigne de l’homme et pour ce qui concerne l’Afrique, non, il ne faut pas. Ce continent qui sera la risée des occidentaux sous peu, s’il perd ses fondamentaux, au point où la solidarité, le respect, la cohésion sociale s’envolent comme une poudre de piment en l’air, les africains vont éternuer.
Nous avons été témoins de certains constats dans certains domiciles à Abidjan et c’est lamentable de voir des parents d’un certain âge seuls avec leurs épouses à qui, ils ne s’adressent même plus la parole tellement que leur vie est devenue une routine. Les enfants ont grandi loin des siens pour des études et ont décidé de rester dans leur pays de résidence et y ont fondé souvent des familles. Les enfants qui devraient égayer les parents et arrières-parents, ne sont plus là et les grandes cours à Cocody, tombent en ruine, avec parfois l’eau colorée des piscines souvent couvertes de plastique bleu, par manque d’entretien. Ce n’est pas les moyens d’entretien qui manquent, mais qui seront les nageurs? Papa et maman ont vieilli, plus de force pour s’adonner à ces extras et la vie est devenue monotone, ennuyée et on se tourne le pouce. Autrefois, pendant les week-ends, on envoyait les enfants rendre visite aux parents dans les villages, cette époque est révolue. Autrefois, pendant les grandes vacances scolaires, les villages ne désemplissaient pas, tout le monde affectionnait le village. D’où vient subitement cette histoire de sorciers qui serait prêt à manger des gens?
Voilà encore une autre volonté des nouveaux seigneurs de la bible qui voient des sorciers partout comme si ceux-là, s’ils veulent voyager, ils paient le transport, ces soi-disant sorciers. L’Afrique se perd et perd ses vraies valeurs. Est-il tard de revenir à ces fondamentaux? Là aussi et encore, c’est une volonté politique qui doit se mettre en branle pour stimuler le retour aux sources. Les présidents des républiques doivent inciter les hauts cadres à s’investir au village comme le président Houphouët Boigny l’avait fait et que le président Bédié a renchéri, encourageant le retour à la terre, qui serait aussi aux sources. On ne peut pas en Afrique se permettre de renvoyer ou de rudoyer les personnes âgées qui contaient des fables les soirs à la belle lune, où on entendait les chants des jeunes filles au cari de lune.
La vie, la plus belle est restée au village et pour se donner des justificatifs, on accuse les plus vieux qui savent et connaissent des moyens thérapeutiques de sorciers et pendant ce temps, les villes comme Abidjan sont surpeuplées. Lors jeunes n’ont plus goût aux villages par manque de travail, alors que le pouvoir devrait songer à créer des unités de transformation dans chaque région qui regorge des potentialités agricoles énormes qui peuvent se transformer sur place afin de trouver du travail à ces jeunes aventuriers locaux.
Vraiment, c’est dommage que tout se perd sous nos yeux sans que personne ne réagisse. La vie des européens ne peut pas s’imposer pour défragmenter les us et coutumes africaines.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com