La parole est une armeINVESTIGATION 

Afrique: Quand les ivoiriens participent au rabais et à la destruction de leur propre développement.

C’est à la suite de plusieurs constats que nous produisons cette remarque, ce témoignage. Plusieurs de nos compatriotes sont morts dans des conditions dramatiques et mystérieuses pour ceux de la diaspora qui ont désiré participer au développement de leur région.

Je me souviens de notre ami Assou Bertin, professeur d’université qui résidait en banlieue parisienne, ressortissant de Lakota ou Divo. Un matin, il nous appelle, étant à Paris pour nous annoncer qu’il envoyait un conteneur d’équipement hospitalier à ses parents et qu’il voudrait que nous en parlions pour préparer le terrain dans sa région. Il nous donne rendez-vous et nous échangeons sur son noble projet. Assou Bertin, de retour d’une vacances, s’était rendu compte du manque de moyens dans les centres de santé de sa région et à son retour, il a créé une association qui lui a permis de mobiliser de gros moyens qui lui ont permis d’avoir plusieurs équipements hospitaliers. Sans demander de l’aide à ses parents, il prend tout en charge, frais de dépôt, achat du conteneur, frais de ramassage, transport du port du Havre au port d’Abidjan, frais de transit pour sortir le conteneur, frais du celui-ci jusqu’au lieu du déchargement.

Pour la livraison de ces matériels, il se fait accompagner par des médecins français dans différents domaines, qui arrivent chez lui pendant plus d’une semaine, des examens et diagnostics gratuits sont prodigués à ses parents et il procède à la remise de ces matériels en présence des autorités politiques, élus et chefs coutumiers. Il nous a dit que c’était une grande fête qu’il avait dépassé son entendement. 

Le soir, après la cérémonie, il reçoit quelques cadres et élus de chez lui. Dans le menu de leur entretien, on lui demandait s’il avait des intentions politiques dans la région, parce que son geste a révolutionné les esprits. Tous les chefs et les mouvements de jeunesse ne font que parler de lui. Assou Bertin, les rassure qu’il n’en est rien, qu’en tant que fils résident à Paris, il veut faire partager à ses parents, surtout en matière de santé, ce qui peut les servir.

Pendant son séjour, des jeunes viennent le voir pour le convaincre à être le parrain de leur tournoi de football, doté du trophée Assou Bertin. Naïvement, il n’y a trouvé aucun inconvénient et accepte l’offre de ses jeunes frères. Le collège des cadres et élus revient vers lui, ayant appris que les jeunes venaient de lui demander d’être parrain; sans doute la goutte d’eau qui venait de déborder le vase. Il reçoit les jeunes et les contente d’une somme d’argent et repart à Paris. Dans la joie et l’enthousiasme, il convoque une réunion avec ses associés pour leur rendre compte. Nous y étions et il nous a offert un agapé. Photos et vidéo à l’appui, avec quelques coupures de journaux qui ont relaté son séjour.

En Île de France, il avait acheté son pavillon, ce que les ivoiriens appellent villa et ce n’est pas donné. Il était professeur d’université à Paris. Chemin faisant, on nous apprend qu’il ne se sentait pas bien et que le mal empirait qu’il serait hospitalisé. Bertin n’avait aucun signe pathologique qui le prédisposait à la mort.

 Nous avons pris cela à la légère, néanmoins, nous prenons soin de tenter de le joindre au téléphone pour en savoir davantage, sa voix est inaudible. Son corps était parsemé de gros boutons qu’aucun médicament ne pouvait soigner, même les examens médicaux, n’ont pu diagnostiquer. Deux jours après, nous décidons de le rappeler et c’est une voix féminine qui nous reçoit et nous annonce son décès. Sa femme est inconsolable à qui, il avait dit avant de rendre l’âme qu’il s’était fait empoisonner lors de séjour chez lui. Assou Bertin est mort, en voulant participer au bien-être de ses parents par jalousie, parce que ses gestes de bienfaisance n’étaient pas anodins selon ses assassins.

Autres faits, autres constats, cette fois, il s’agit d’un autre ami, celui avocat près de la cour de Paris. Nous gardons l’anonymat, parce qu’il lutte en ce moment pour recouvrer sa santé. Ce dernier, ressortissant du grand ouest ivoirien, fils d’un grand chef de terre qui était bien écouté, lui a donné le rêve de venir contribuer au rayonnement du parti politique de son oncle Guéï Robert. Arrivé au pays, il se rend chez lui et manifeste cette volonté à ses parents, dont certains s’en réjouissent et remontent l’information au siège de ce parti qui y est reçu. Les échanges se passent très bien et il retourne à Paris dans l’intention que sa destination politique a été prise en compte. 

Lui aussi, retourne à Paris s’apprêter pour revenir attaquer le terrain, un matin, il pique une crise AVC, pour un robuste gaillard qui fait du sport, il se retrouve aujourd’hui, en train de réapprendre à marcher.

Les exemples du genre sont légions. 

Assou Bertin n’est plus à qui, nous dédions cet article et aux autres qui se reconnaîtront dans ce témoignage, nous en déduisons pour dire que ce sont les ivoiriens qui retardent certaines régions, car la jalousie qui poussent à commettre ces crimes mystiques, ne sont de nature qu’à l’ arrêt de la solidarité et de l’entraide.

Paix à l’âme de Bertin Assou et prompt rétablissement au dernier qui souffre de sa crise AVC.

                                       Joël ETTIEN

                 Directeur de publication: businessactuality.com  

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