Côte d’Ivoire : Namizata SANGARÉ, contrôleur de gestion, gestionnaire de risques à gestionnaire des droits humains : un leadership affirmé et assumé.
Elle est contrôleur des gestion de formation et a géré les risques dans une grosse société d’assurance de la place à l’immeuble SIDAM au cour de sa carrière professionnelle dans le secteur privé en Côte d’Ivoire. De gestionnaire de risques et de contentieux dans une société d’assurance à gestionnaire des Droits de l’Homme d’un État il n’y a qu’un fil qu’elle a su rompre avec méthode et stratégie.
De la tête de l’organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire ( OFACI ) qu’elle a fondée, à la tête du Conseil National des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire qu’elle préside depuis plusieurs années, avec elle on parle de conventions, conventions de Vienne, de Genève, on parle de rapports, de rapports annexes, d’accords, de protocoles d’accords, de protocoles additionnels, on parle de mécanismes, de droits humains, de droits de la femme, de droits des enfants, on parle de leadership féminin, de promotion de genres, d’égalité de chances, de culture démocratique, de bonne gouvernance, de citoyenneté et de liberté. Déclaration universelle des droits de l’homme et Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sont les référentiels de son vocabulaire au quotidien.
Hier, alors femme engagée dans la société civile ivoirienne à la tête de l’organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI) et membre influente de la convention de la société civile ivoirienne, nous avons fait avec elle une intrusion dans l’univers de la promotion de la vie et des libertés humaines en Côte d’Ivoire et en Afrique depuis maintenant plusieurs décennies.
Avec son programme télévisuel » ESPACE CITOYEN » en capsules de 6mns, diffusé en quotidien sur la RTI 1 à l’époque, la présidence de l’OFACI avait consacré cette production à la promotion de la culture démocratique, de la bonne gouvernance, des droits de l’Homme, du leadership féminin, de la paix et de la cohésion sociale avec des invités experts de ces domaines comme Dr SAKO Gervais Boga, Dr CISSE, Dao Gabala, Raymonde GOUDOU, Dr GNONLI BI KONÉ , Dr OFFOUMOU, Dr KODJO entre autres et bien d’autres.
J’ai d’abord été Assistant Réalisateur, Chef opérateur et Assistant monteur aux côtés de mon cher Aîné Valentin SOUMBOUGMA, puis ensuite Réalisateur plein, Chef opérateur Monteur de la saison 2 en absence de ce dernier avec pour animateur principal Adama DAHICO que nous avons vite fait de remplacer par Adèle KOUASSI quand le célèbre comédien ivoirien a fini par concrétisé sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2010.
Membre fondateur de la coalition des femmes leaders de Côte d’Ivoire avec les Dao Gabala, Raymonde Goudou KOFFI, Marguerite GNOLI BI KONE, Dr OFFOUMOU, Dr Angèle Gnonsoa et bien d’autres, Namizata SANGARÉ est la porte par laquelle j’ai intégré cet univers de femelles, ces femmes fortes et engagées qui dictent leur vision du monde aux mâles, surtout aux mâles dominants et aux mâles alpha de la sphère publique ivoirienne.
Ni féministe ni misogyne j’ai appris à aimer cet univers de femmes en partie à cause d’elle et des autres dont je ne cesse d’admirer le courage, le dynamisme et l’intrépidité.
Après avoir parcouru continents, pays, capitales et villes à travers conférences, sommets, séminaires, forums et colloques pour parler de liberté, d’égalité et d’équité, de genres, de droits et de démocratie, de paix et de résolutions de conflits, riche de son expertise et de son expérience c’est bien naturellement à la commission nationale des Droits de l’Homme devenue plus tard Conseil National des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire qu’elle démarque en mai 2016 à l’entame de la magistrature du deuxième mandat du Président Alassane OUATTARA dont l’époux est également un proche collaborateur. Elle y succède à des noms tout aussi bien célèbres dans le domaine du leadership féminin en Côte d’Ivoire dont notamment Victorine WODIE, l’épouse du plus grand constitutionnaliste de Côte d’Ivoire voire de l’Afrique, Francis Vanga WODIE.
Jaloux de l’autonomie administrative et consultative de son institution le CNDH, avec force de proposition sur recommandations par des rapports réguliers mais scrupuleusement respectueuse de l’indépendance de la justice de son pays et de l’équilibre des pouvoirs, Namizata SANGARÉ a su faire preuve d’un savant dosage d’intelligence et de sagesse pour hisser son institution au rang des plus crédibles des institutions de la République à travers une politique de proximité avec l’ensemble des populations dans leur diversité politique et une stratégie innovante participative et inclusive par son leadership.
Créé par la Loi n°2018-900 du 30 Novembre 2018, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) est une Autorité Administrative Indépendante (AAI) qui exerce des fonctions de conseil, mène des consultations, conduit des missions d’évaluation et fait des propositions au Gouvernement et à toutes autres autorités compétentes et ce, dans le cadre de la promotion, la protection et la défense des Droits de l’Homme sur le territoire national. Elle peut être saisi et elle peut s’auto saisir pour toutes questions en rapport avec les Droits humains.
Avec elle son institution, le Conseil National des Droits de l’Homme est devenu une université des droits de l’Homme pour tous les corps constitués de la société ivoirienne.
Journalistes, diplomates, étudiants, leaders de communautés, guides religieux et chefs traditionnels, leaders d’associations, dirigeants politiques, jeunes, plus jeunes, moins jeunes, hommes et femmes, tous y reçoivent régulièrement et méthodiquement des formations en matière de Droits de l’Homme.
Des séances de sensibilisation aux séminaires de formation et de renforcement des capacités, toutes les couches sociales, toutes convictions politiques confondues, toutes confessions religieuses inclusives, tout statut social et toute origine ethnique compris y séjournent régulièrement pour acquérir de nouvelles connaissances en matière de défense, de protection et de promotion des Droits humains en Côte d’Ivoire et pas seulement.
N’eut été la COVID 19 qui est venue tel un couperet mettre fin à l’un de ses projets les plus ambitieux et audacieux, j’aurais été l’un des partenaires les plus prestigieux de cette institution à cette heure ci. Avec ses équipes, le Secrétariat général, le service de communication, son cabinet et l’ensemble des services de son institution, nous nous apprêtons à démarrer la production d’un programme de sensibilisation holistique avec les meilleurs comédiens en vogue de la Côte d’Ivoire, un programme télévisuel très riche et alléchant en matière de formation et d’éducation aux principes et concepts des Droits humains et des libertés individuelles et collectives que la COVID-19 a stoppé net. Je ne finirai jamais de maudire cette maudite pandémie qui a étouffé ce projet avec ses histoires de mesures barrières et de distanciation alors que je devais juste repasser le lendemain pour les premiers décaissements afin d’amorcer la phase de préproduction.
Avec elle, sa vision de proximité et de volonté d’appropriation des éléments des droits humains par les citoyens était sans ambiguïté et il y mettait du prix, au prix des critiques qu’elles acceptaient volontiers sans rougir.
De toutes les plus d’une dizaine d’institutions de la Côte d’Ivoire, celle qu’elle préside depuis plus d’une décennie est la plus active en termes de proximité et d’actions auprès des populations ivoiriennes et des communautés étrangères vivant en Côte d’Ivoire mais également au plan diplomatique à l’international.
De New York à Beijing en passant par Genève, Addis-Abeba, Washington, Paris, Bruxelles, Tokyo, Abuja et bien d’autres, de la tribune des Nations Unies aux forums multi sectoriels et pluri dimensionnels et pluri disciplinaires, elle parcourt la planète à travers tous les continents et toutes les capitales pour porter la voix de la Côte d’Ivoire en matière de Droits de l’Homme et la plupart du temps ça marche.
Avec elle à la tête du Conseil National des Droits de l’Homme, et ce, malgré un contexte de sortie de crise sociale, post électorale et de guerre avec diverses violations des droits de l’homme, politiquement justifiables ou non selon les positions partisanes et clivantes, son leadership a permis à la Côte d’Ivoire d’être citée en exemple à l’international en matière d’avancées notaires au chapitre des droits humains là où certains pays sont indexés avec moins que ça.
D’Abidjan à Bouaké en passant par Korhogo, Duekoué, Man, Boundiali, San Pedro, Sassandra, Guiglo, Soubré , Touba, Lakota, Gagnoa ou Logoualé et bien d’autres, elle parcourt toute la Côte d’Ivoire à travers hameaux et cités urbaines pour rapprocher son institution des populations.
Entre visites de prisonniers dans toutes les prisons du pays et celles aux autorités policières et de gendarmeries à travers brigades et commissariats, son institution se présente librement au chien et à l’os en toute libéralité pour s’enquérir de chacune de leur condition de travail pour certains et de détention pour d’autres.
Autorité autonome à vocation consultative et de proposition, elle produit chaque année son rapport annuel qu’elle remet au Président de la République de Côte d’Ivoire. Rapports annuels, rapports thématiques et instruments juridiques sont les fruits de ses travaux par saisine ou par auto saisine dont elle a la prérogative.
Avec un esprit de recherche et d’écoute aiguisé, Namizata SANGARÉ ne se présente pas comme ce type de cerveau olympien infaillible qui sait tout et refute les idées et propositions des autres. Du plus petit au plus grand, du plus nanti au plus pauvre, du plus sage au plus fou, du plus instruit au plus illettré, du plus sachant au plus sot ignorantin, elle consulte et écoute scrupuleusement tout le monde avec la même attention et la même intention
» Kevin, qu’est ce que tu en penses ? » est le vocable qu’elle me distille en toute humilité à chaque occasion en cas de besoin.
Sous son leadership, le Conseil National des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire est l’une des institutions les plus sociales du pays malgré son caractère spécial et sensible. De sa poche ou certainement de contributions collectives diverses ou d’une caisse sociale active de l’institution, l’action sociale à l’endroit de couches vulnérables est quasi permanente au sein de son institution. En situation de catastrophe, de crise sociale ou sanitaire comme ce fut le cas de la COVID 19, ou face à de multiples sollicitations diverses, ce sont plusieurs gestes au quotidien et à l’endroit de tous les corps sociaux et professionnels sans discrimination qui sont posés par cette dame dynamique, au nom de son institution ou en son nom propre dont avons été témoins, très souvent, voire régulièrement, et bénéficiaires.
Amoureuse et passionnée du travail elle quitte souvent son bureau après minuit et le rejoint très tôt le lendemain. Je ne dis pas » on » j’en ai été souvent témoin. Cela lui vaut aujourd’hui plusieurs reconnaissances et diverses distinctions nationales et internationales que nous ne pourrons pas énumérér ici.
KABRE Yamba