Cameroun: les camerounais à l’étranger ont peur de parler de Paul Biya en mal.
Depuis un certain moment, les interprétations fusent de partout sur l’état de santé du président Paul Biya. Tous les camerounais qui vivent en dehors de leur pays, ont peur de parler de leur président en bien ou en mal.
Avant d’accéder au pouvoir en 1982, le futur président Paul Biya, avait rassemblé tous les 210 chefs représentant les 210 ethnies qui composent notre pays. Le Cameroun compte à lui seul plus de 210 ethnies et chacune a son chef. Ainsi, Paul Biya a réussi à convaincre tous ces chefs à choisir un seul chef et ils ont tous béni le président, avec de puissantes prières de protection. Nous sommes en Afrique et les mythes ont des raisons d’agir. Pour ce camerounais résident à Abidjan, c’est en grande partie ce qui explique qu’à chaque fois, qu’il traverse un moment difficile, les fétiches jouent en sa faveur car il est puissamment protégé et sans doute que le président Biya voudrait s’en débarrasser mais, les fétiches ne veulent pas entendre de cette oreille.
Quand Paul Biya dit que tous ceux qui lui souhaitent la mort, il va les enterrer tous, il s’appuie sur cette alliance mystique contractée avec les chefs des 210 ethnies. L’Afrique et ses mystères, Paul Biya en profite, mais jusqu’à quand? Son compatriote qui a préféré gardé l’anonymat et qui réside en Côte d’Ivoire, nous fait savoir que l’état de santé de son président ne lui fait ni chaud ni froid, mais que si les camerounais n’en fassent pas leur choux gras, c’est parce qu’ils sont tellement habitués à ces frasques et la terreur que le président Biya a fait subir ses compatriotes, ils préfèrent se taire sur ce qui lui arrive. Alors qu’il reconnaît ce même camerounais l’esprit ouvert dans les pays comme la Côte d’Ivoire dont tous ses compatriotes en ont fait leurs lits pour se reposer.
Si le président Biya est vivant ou mort, ce n’est pas sa tasse de thé et d’ailleurs, pour lui, il est invincible, tellement qu’il fait corps avec les fétiches camerounais, il reconnaît leurs différentes puissances. Cher ami, il conclut en ces termes: « vaquez à vos occupations, si ça sent le souffre, vous sentirez l’odeur, sinon, les camerounais ont d’autres chats à fouetter que de s’acharner sur l’état de santé d’un tyran qu’il les a traumatisés depuis 1982, année de sa prise de pouvoir et continue de martyriser les camerounais qui ne s’en plaignent pas. »
Après notre discussion, on n ‘a pas douté un seul instant de nous rendre compte que le camerounais qui est resté sur place et celui qui l’a quitté, ont la même manière de marcher sur l’information concernant leur président. Biya vivant ou mort, n’est pas un sujet sur lequel, les camerounais s’apitoient.
Un entretien de Joël ETTIEN
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