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Côte d’Ivoire: A quoi servent les fondations ?

La Côte d’Ivoire est la première en tout. Elle est le premier producteur de cacao au monde, d’anacarde, d’utilisateurs des réseaux sociaux, d’ONG, et de fondations, mais ces fondations vivent dans un silence comme si leurs fondateurs étaient obligés de les créer.

Trop de fondations en terre ivoirienne

On a voulu les compter, mais leur nombre est simplement vertigineux, impressionnant et nous n’en avons pas pu. Les fondations sont devenues une mode et leur création pilule dans le quotidien des ivoiriens. Nous allons par contre nous en servir de quelques unes pour élucider notre thèse.

Savez-vous que Soro Guillaume a sa fondation ? Elle est dotée de sa fortune, mais sur le terrain, son inefficacité marque au fer. Pourtant, dans ce combat qu’il mène, tantôt pour demander pardon et le lendemain il corse, si sa fondation travaillait dans l’objectif qu’elle s’était fixée, aujourd’hui, cette fondation l’aurait aidé.

Même si les fondations permettent à leurs géniteurs de payer moins d’impôts et consacrer le reste de leur fortune à aider, en Côte d’Ivoire, les fondations dorment dans leur sommeil. A Paris, Louis Vuitton a fait construire le siège de sa fondation à Neuilly sur seine, dans les bois de Boulogne dont la simple architecture est tellement belle qu’elle continue d’attirer les touristes et cela crée des emplois. Sa fondation est visible. 

A Cocody, nous parlons d’Abidjan, en face de la cathédrale Saint-Jacques, il y a une grande clôture sur laquelle il est écrit en gros caractère : « Fondation Charles Donwahi » qui fait des expositions. Les ivoiriens sont-ils sensibles à des objets à voir ? Ils veulent manger, se soigner, comment mettre leurs enfants à  l’école, etc. Chaque semaine, on change de peinture, tout le monde passe sur le boulevard Latrille et elle est perchée sur la petite colline. Elle vit, même si les gens passent sans la voir. Il y a beaucoup de cadres fortunés qui ont des fondations, mais elles sont muettes et invisibles.

On ne parle pas des ONG qui sont devenues de la poudre aux yeux. Elles ne font rien sans tendre la main, mais il y en a qui fonctionnent et soulagent des populations, surtout celles créées par la diaspora.

Il faut des fondations dans un pays, mais pas juste les créer pour masquer des carences et des fortunes. La première dame ivoirienne, c’est vrai qu’elle est au pouvoir, donc elle a les moyens nous dira t-on, mais elle fait des œuvres utiles telle que la construction d’un hôpital pour mère et enfants à Bingerville. Quant à madame Henriette Kozan Bomo Bédié, juste que là, elle continue de chercher ses moyens pour servir.

Madame Thérèse Houphouët est partie avec la sienne, N’daya qui soulageait les orphelins et bébés abandonnés, aujourd’hui, Dieu merci, elle est tombée dans le domaine public et l’état s’en est chargé pour en faire un édifice utilitaire. On nous annonce que Didier Drogba aussi, a sa fondation qui est en train de construire un grand hôpital, tout ça c’est bien, mais il faut les rendre efficaces. L’état seul ne peut pas tout faire, c’est pourquoi tous ceux qui créent ces fondations ont des faveurs que cet état leur fait pour mieux exister.

Nous pensons qu’il est primordial que les fondateurs des fondations fassent vivre leur fondation pour que la population soit située avec ses nombreux problèmes au quotidien. Il ne faudrait pas que certains se servent de leur pouvoir pour exister sans rien faire pour engranger des fortunes et éviter de payer des impôts.

Fondations ivoiriennes, faites-vous connaître !

                                                   KOUDOU Anselm

            Correspondant permanent à Abidjan

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