L'autre facette d'Adama BictogoPOLITIQUE 

Côte d’Ivoire: Pourquoi Bictogo s’en prend au président Laurent Gbagbo

En Côte d’Ivoire, la réconciliation nationale ne semble pas encore à l’ordre du jour. Lundi 12 juillet, le secrétaire exécutif du RDHP, Adama Bictogo, a vivement réagi à l’intervention de Laurent Gbagbo, samedi 10 juillet, à Daoukro. L’ancien président ivoirien avait déclaré qu’il se tenait, au moment de l’élection présidentielle, aux côtés de « ceux qui luttent contre le troisième mandat » du chef de l’État, jugé contraire à la Constitution ivoirienne.

Adama Bictogo réagit après le discours du président Laurent Gbagbo

Samedi 10 juillet, Laurent Gbagbo avait aussi exhorté les chefs d’État africains à « respecter les textes », sans toutefois prononcer le nom d’Alassane Ouattara. Le lendemain, dans une longue intervention à la presse, Adama Bictogo, le numéro deux du parti présidentiel, a sommé Laurent Gbagbo de « respecter Alassane Ouattara » et « la fonction » présidentielle, dénonçant ainsi la relance du débat sur la légitimité du président ivoirien à la tête de l’État.

Ainsi, très remonté contre les propos tenus ce week-end par Laurent Gbagbo à Daoukro, Adama Bictogo a tenu à rappeler l’argument juridique avancé par la Cour constitutionnelle pour justifier le troisième mandat d’Alassane Ouattara : « La Constitution a été votée en novembre 2016. Constitution portée par Monsieur Bédié lui-même, par le mouvement politique d’alors, votée à une large majorité. Nous sommes donc passés à une autre République, à une nouvelle République. »

Refusant de voir resurgir ce débat sur la scène politique ivoirienne, Adama Bictogo a annoncé que le RHDP rejetait les appels au « dialogue national », lancés par Henri Konan Bédié dimanche dernier. « Rien ne s’imposera au président Alassane Ouattara et encore moins au RHDP. Nous n’avons pas besoin de dialogue national. Les institutions fonctionnent, l’Assemblée fonctionne, toutes les institutions sont en place. Nous ne sommes pas un pays en crise. »

Quant à l’alliance entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, le secrétaire exécutif du RHDP affirme ne pas la craindre : « Pour moi, c’est une alliance circonstancielle qui n’ira pas loin. Ces deux personnalités opposées, cette alliance de dupes ne nous dérange pas. C’est du 1+1=1. »

Si Laurent Gbagbo affirmait, samedi, que la « réconciliation » résidait avant tout dans le respect des textes de loi, Adama Bictogo a, quant à lui, estimé que ce terme recouvrait surtout le « développement économique » tout comme la « stabilité » et qu’il lui préférait d’ailleurs celui de « cohésion sociale. »

avec rfi

Related posts

Leave a Comment