Côte d’Ivoire : Ce pays peut-il faire partie des pays démocratiques?
On parle de démocratie à l’approche des élections en Afrique. Certains pays s’essaient et s’en sortent bien et d’autres sont souvent dans la démagogie qui les rattrape. Est-ce que la Côte d’Ivoire fait partie des pays africains démocratiques?
Depuis plusieurs décennies, certains pays voisins à la Côte d’Ivoire ont montré qu’une élection n’est pas l’apanage d’atrocités, de privation de droits, mais juste, une période à laquelle, on donne la possibilité aux citoyens d’élire un des leurs qui leur propose un projet de société qui les rassure. Dans certains cas, ça marche et dans d’autres, non. Et tout commence par le contenu des discours pendant les meetings politiques. Nous prenons pour exemples, le Ghana et le Sénégal qui ont organisé leur élection et les résultats ont été acceptés.
La Côte d’Ivoire qui devrait être un vrai exemple inspirant, n’arrive pas à s’effrayer un chemin pour se hisser au-dessus de ces pays qui s’en sortent. Il n’y a jamais de petites élections dans ce pays, sans incidents majeurs où on peut déplorer des morts, destruction des biens et c’est toujours la panique. Les pauvres ne sachant où aller se blottir, deviennent des proies du maintien de certains à leurs postes. Revenons en arrière. Il y a plus de 20 ans, ce pays la Côte d’Ivoire organisait son élection présidentielle, il y a eu des pertes énormes en vies humaines et les conséquences sont devenue comme des plaies qui n’arrivent pas à se cicatriser, au point où tout le monde se pose la question de savoir si la Côte d’Ivoire peut-être sur la liste des pays dits démocratiques. Nous employons l’expression démocratique et non démocrate à souhait.
A commencer par la commission électorale indépendante, source de plein de conflits dont on demande à tout faire pour qu’elle soit au moins à 90% impartiale, mais ce sujet tourne en boucle sans aller en profondeur et la majeure partie des ivoiriens se détournent de la politique. Nous sommes en année électorale et à partir des discours, beaucoup d’entreprises ont préféré aller au Ghana parce qu’elles ne savent pas ce qui pourrait y resurgir pendant et après la proclamation des résultats de cette élection présidentielle qui n’est pas la première du genre mais on n’en tire jamais les grandes leçons et c’est toujours les mêmes causes qui produisent les mêmes effets. Nous sommes à 65 ans d’indépendance et pour une simple élection présidentielle, les autorités ivoiriennes ne sont pas capables de rassurer, comme pour dire que la maturité n’y est pas encore, mais comment les autres qui ont la même espérance réussissent là où les ivoiriens peinent?
Pourquoi ce qui est simple chez les autres devient si compliqué en Côte d’Ivoire ? Il faut prouver que la Côte d’Ivoire peut et a l’obligation de figurer sur la liste des pays démocratiques et émergents.
On n’a pas envie de totaliser le nombre impressionnant de morts pendant et après la proclamation des résultats, mais il faut redonner à ce pays, son lustre démocratique et son assurance en la matière. Si c’est pour les hommes, on peut y trouver qui sont consensuels, comme les guides religieux qui appuieront le ministère de l’intérieur pour organiser des élections transparentes, justes, inclusives, participatives, loyales et démocratiques. On ne peut pas vouloir élire un président dans la peur comme en Côte d’Ivoire ? Il faut changer ce logiciel.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com