morgue en Côte d'IvoireINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Il faut revoir le temps de la conservation des corps dans les morgues.

Certaines traditions font souffrir les corps de leurs parents décédés, pendant que chez certains peuples, les corps sont conservés sur plusieurs mois voire des années, cette tradition doit-être remédiée, car en dépit de la longueur de la conservation qui suscite beaucoup de dépenses.

Quelque soit la beauté d’un parent si cher, il ne reviendra plus jamais. Quelque soit la cherté d’un parent décédé, on ne le mange pas, si ce n’est pas pour l’inhumer, mais certaines pratiques fatiguent des morts, qui sortent des casiers glacés secs, méconnaissables.

Un corps humain qui reste longtemps dans une morgue, ne vit que dans de la glace et tout ce qui vit dans des glaces devient sec. Chez les musulmans, cette conception de la conservation des corps pendant des mois, voire des années, n’existe pas. Dans certains milieux, dès qu’ils constatent l’arrêt du souffle, ils lui font un signe de l’égorger et ils passent rapidement à l’enterrement, riches comme pauvres.

Une ivoirienne dont on va taire son nom et sa région, avait fait garder le corps de sa mère durant plus de deux ans, sous le prétexte qu’elle vit à Paris et voudrait assister à son enterrement, alors qu’elle n’avait pas de papier. Dans le fond, elle se battait pour avoir ses papiers et venir organiser ses obsèques. De la date du décès de sa mère à la période de l’obtention de son titre de séjour, le corps de sa mère était dans la glace, sans arrêter le compteur.

Un autre cette fois-ci, un grand cadre dont les enfants vivent en dehors du pays, ont laissé le corps de leur papa à la morgue durant 2 ans et demi, au point où même la famille proche, l’avait oublié et il aurait fallu aux enfants de redoubler d’efforts dans la communication, pour le faire rapprocher de celle-ci, de ses amis et connaissances. Pour la femme qui avait fait mettre le corps de sa mère, plus de 2 ans, le jour de la levée, le prix de la conservation dépassait le budget prévu pour ses funérailles, elle était obligée de solliciter l’aide du président Gbagbo, encore au pouvoir pour intercéder auprès des services mortuaires.

Les exemples sont légions chez ceux qui font garder le corps de leurs parents disparus. Il faut revoir toutes ces pratiques, la société évolue et, un corps humain, même momifié doit connaître sa dernière demeure pour y demeurer. Quelque soit la durée d’un mort, il faut songer à l’enterrer et plus vite vaut mieux.

Dans certaines familles, souvent on ne respecte pas la volonté du défunt. Les personnes d’un certain âge ne veulent pas qu’on les mettent à la morgue car ils ne supportent pas la glace, mais quand ils ont des enfants plus aisés, ils conservent leur corps, le temps d’informer parents, amis et connaissances, soit dit en passant que le mort n’a pas de mot à dire.

Il faut revoir ces pratiques, non seulement coûteuses, mais le monde évolue. Loin de nous opposer aux sociétés mortuaires, ce sont des constats que nous faisons pour dire que certaines pratiques dites ancestrales doivent passer au peigne fin.

Une conservation prolongée dans les morgues ne ressuscite jamais les morts, autant les enterrer vite, autant ils reposeraient en paix. Encore si du vivant de ces parents, cet argent dépensé pour leur conservation leur servaient à vivre ?

                           Une enquête de Koné Bintou et Joël ETTIEN

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