konan bédié, en plein discoursINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Est-ce que le peuple comprend la désobéissance civile pour suivre le président Bédié?

Aujourd’hui, le président Bédié lance des mots forts, je dirai très forts au peuple ivoirien, sans lui donner le vrai sens étymologique de l’expression : « désobéissance civile » et le peuple tourne en rond. Le temps passe et entre les candidats, il n’y a pas de dialogue. De négociation en négociation, le président Ouattara attend tranquillement la date dite constitutionnelle du 31 octobre 2020 pour organiser les élections.

Le peuple doit-il suivre l’appel à la désobéissance civile lancé par le président Bédié?

On se souvient, en 2015, M. Charles Konan Banny avait désisté au dernier moment, mais il avait obtenu 8% de l’électorat ivoirien. KKB et Affi, ne se sentant pas concernés par cette offensive, parce qu’ils ne sont pas associés aux démarches du président Bédié, iront à cette élection. Est-ce que ce scénario de 2015, de M. Charles Konan Banny ne va-t-il pas se reproduire ?

Pendant que le président Bédié joue sur les mots de désobéissance civile qui mettent le peuple dans la confusion, les deux autres candidats déclarés, KKB et Affi, s’organisent pour tenter leur petite chance. Il serait souhaitable que le président Bédié explique le sens de désobéissance civile et revoie sa stratégie en associant les deux autres, si ce n’est pas trop tard. Certains croient qu’il faut prendre les rues et d’autres crient dans les localités, scandant des slogans contre le candidat Ouattara.

Soro continue son offensive médiatique internationale. Il entraine à distance, l’opposition conduite par le président Bédié. Soro n’est pas prêt à lâcher le morceau et il veut absolument en découdre. Pour éviter une fois que son vœu réussisse, l’opposition ivoirienne se bat pour vouloir satisfaire et le pouvoir et faire l’œil doux d’un missionnaire de Soro.

Bédié tout seul dans son initiative

Beaucoup d’ivoiriens et des observateurs de la vie sociopolitique ivoirienne, doutent de la sincérité du président Bédié. C’était au début, avant la composition de la commission indépendante qu’il fallait faire la pression. Le dernier virage dangereux, d’après les mêmes qui doutent du président Bédié, ils le situent comme seul dans les appels de désobéissance civile, sans les autres candidats déclarés, pourtant, c’est ensemble qu’ils pouvaient être forts, efficaces et tranchants.

C’est déjà trop tard. Le fait d’exclure KKB et Affi de son projet de désobéissance civile, le président Bédié, se voit tout seul devant un pouvoir qu’il veut combattre avec un peuple qui n’est pas formé politiquement. En Inde, quand Gandhi, lançait sa désobéissance, la population avait été initiée et formée. En plus, les anglais n’étaient pas belliqueux et violents comme le système France-Afrique qui se cache derrière tout ça. Alors qu’en Côte d’Ivoire, le président Bédié qui a contribué à l’installation de M. Ouattara, connaît ses points de frappe inexorables.

M. Ouattara n’a pas d’état d’âme quand il s’agit de ses propres compatriotes contre qui, il peut lancer toutes ses armées pour rétablir l’ordre. Si cette offensive est lancée, comment il fera le président Bédié ? On ne lance pas des peuples à la pâture face à ce qu’il considère, lui-même comme dictatorial et qui ne respecte pas sa propre constitution.

Pendant qu’il était avec lui dans le maquis, qu’il se souvienne que le même Ouattara qu’il veut combattre ne dormait pas, il avait associé des grandes puissances dans ses démarches pour la conquête du pouvoir. Qui le président Bédié a ? Sur qui, il compte pour lancer un tel combat contre ce pouvoir ?

Ou c’est Soro son fils qui le rassure de tenir tête et de foncer contre le pouvoir de Ouattara ? C’est vrai que, quand on entend Soro parler, on l’impression qu’il a mangé du lion, puisqu’il a été à l’école de M. Ouattara. Mais est-ce qu’il a rassuré son père Bédié d’avoir rassemblé ou renversé tous ces alliés de Ouattara en leur faveur ?  

S’il y a des fonctionnaires qui ne veulent pas aller travailler, en suivant le mot d’ordre, le pouvoir trouvera les moyens de les remplacer, comme ce que les enseignants avaient décidé et la ministre Kandia Camara, les avait remplacés par des vacataires.

L’imprécision du président Bédié, ne va-t-elle pas lui jouer des tours ? Et si ce même peuple qui est aux abois financièrement ne veut pas obéir à ses ordres de peur de perdre sa place, que ferait le président Bédié ?

                                                       Joël ETTIEN

               Directeur de publication : businessactuality.com

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