stratégies, les leaders de l'oppositionPOLITIQUE 

Côte d’Ivoire: faut-il faire encore confiance aux leaders et à leur formation politiques?

Enfin, l’opposition ivoirienne vient d’élucider sa position. Faut-il faire confiance aux leaders et à leurs formations politiques?

Que valent vraiment les partis politiques en leurs formations?

Qui peut prétendre faire des omelettes sans casser les œufs ? Quelle marche, n’est jamais filtrée ? Quel meeting n’est jamais infiltré ? Quelle conférence de presse, n’est-elle pas espionnée ?

Les deux porte-paroles des deux grands partis politiques viennent laconiquement de justifier, l’annulation de leur meeting. Le faisant, ils viennent de noircir, tout un gros espoir. Quand on mâche pour des grands à qui on demande de cracher devant le monde, ça devient un amer et périlleux exercice.

Dans un de nos récents articles, nous demandions aux ivoiriens et à ceux qui suivent l’actualité sociopolitique, de ne point jeter la pierre aux porte-paroles. Quel est le fpi d’aujourd’hui ? Le grand parti politique qui avait servi au président Gbagbo de mener la lutte, dans les années 1990, n’est plus ce parti baroudeur, teigneux, coriace et déterminé. Tous ces militants dont la plupart étaient dans l’enseignement, sont tous devenus, des anciens ministres, anciens directeurs généraux, anciens députés, anciens maires, anciens ambassadeurs et j’en passe. Dans l’exercice de leurs différentes fonctions, ils n’ont pas songé à former la relève et le parti est devenu embourgeoisé. Pire que les hommes de droite, ils ont pris goût au plaisir de l’argent, ils ne mènent plus un combat politique, mais, ils sauvegardent leurs acquis, leurs intérêts. Quiconque compte sur le fpi d’aujourd’hui, aura ses yeux pour pleurer.

Gbagbo pense t-il encore à la conquête du pouvoir?

Pensez-vous que le président Gbagbo sera toujours dans un élan de reconquête de pouvoir ? C’est l’affirmative qui m’étonnerait. Comme il le disait lui-même, le président Gbagbo, et je cite : « celui qui a vu le lion et celui qui l’a entendu crier, n’ont pas la même manière de courir ». Ils ont tous vu le lion. C’est le nom fpi qui fait peur, sinon, je ne pense pas que son contenu puisse effrayer pour faire abdiquer un pouvoir.

Certains, ont des maladies qui leur coûtent chères de soigner et ils n’ont plus les moyens. D’autres ont leurs enfants dans les grandes facultés qui leur reviennent très chères, ils ne sont plus au pouvoir pour avoir des faveurs. Qui mènera donc un combat destructif, en face d’un pouvoir soutenu par la France et sa communauté internationale ? C’est compliqué.

Le cas PDCI RDA et EDS…

Revenons au pdci rda. Dans son éternel calcul politique sans résultats, qui ne connait pas l’essence de ce parti, tournerait en dérision. Ils sont tous de droite, donc par nature des capitalistes. Qui dit capitaliste, dit bourgeois. Quel bourgeois peut se mouiller le maillot en public, pendant qu’il a ses affaires à défendre ? Le régime ivoirien, connait tous ces acteurs et ces facteurs et comme il n’y a pas d’alternatives crédibles, aucune lutte politique sévère, ne peut les pousser à barrir.

Quant aux nouvelles recrues de l’EDS dont M. Armand Ouégnin est le patron, c’est pire. On ne peut pas les classer ni à gauche, ni à droite, ni au centre. A voir de très près M. Armand Ouégnin, sa seule chemise ne peut pas coûter moins de 400 à 800 euros. Il respire la grande forme d’un pur bourgeois qui s’est parachuté dans la lutte. A un tel individu, qui peut lui demander de marcher et avec quels vêtements ? Ceux-là qu’il a payés si chers ? Non !

Bon, sans vouloir dénigrer quiconque, aucun des leaders de ces partis et mouvements politiques, ne peut mener aucun combat. Pour mener un tel combat, c’est le Gbagbo Laurent d’avant sa prise de pouvoir, qui se mettait devant chaque marche, qui défiait le pouvoir sans peur de représailles, avec sa serviette blanche sur le cou, cette période est révolue. Le président Gbagbo a fait plusieurs fois la prison et il y est encore, dites-moi, qui dans ce lot, est prêt à aller en prison ou se faire bastonner ?

Une absence de vrais leaders politiques pour faire face au pouvoir

Il n’y a plus ce Gbagbo Laurent qui remuait ciel et terre et qui, à plusieurs reprises à faire plier le puissant Houphouët Boigny.

Alors, pour tous ceux qui rêvent de voir le pouvoir revenir soit au pdci rda ou au fpi, qu’ils aillent chercher l’abécédaire, de l’ancien Gbagbo, qui est d’ailleurs introuvable. Donc, tout ce qui reste à faire, c’est le militantisme de salon, encore que les téléphones sont sur écoute. Le fait d’avoir échoué cette tentative devant Macron, c’est la fin de règne de tous ces partis politiques ivoiriens dits de l’opposition.

Quand on ne peut pas terminer quelque chose, inutile de vouloir commencer. Le peu de mystère que ces partis avaient gardé dans leur gibecière, vient de se fondre comme du beurre au soleil.

Que faut-il faire face au régime ivoirien ? Rien du tout, parce que la Côte d’Ivoire n’est pas n’importe quel pays pour permettre à n’importe qui, de vouloir le gouverner. Quand dans un pays, il y a une armée étrangère, de surcroît n’a pas sa propre diplomatie, dont sa sécurité dépend de l’extérieur, il y est difficile de vouloir un changement radical. C’est parce que la même France avait voulu, que le président Bédié est tombé et c’est la même France qui a déporté le président Gbagbo. A qui le tour ? Je rappelle que la France est encore là, Macron l’a dit hier dans son discours. Lui qui veut qu’on donne la chance à la jeunesse africaine, mais qui doit le faire ?

Vraiment, il faut aussi arrêter de prendre les présidents Bédié, Gbagbo et Ouattara comme des dieux, si véritablement, il peut avoir une lueur d’espoir.

                                                                                              Joël ETTIEN

                              Directeur de publication : businessactuality.com          

Related posts

Leave a Comment