Les ivoiriens dans la négligence du virusINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Il faut que les ivoiriens arrêtent de se faire peur.

Si les ivoiriens veulent un pays débarrassé de tous germes de velléités, il faut qu’ils arrêtent de se faire peur, car cette hantise les éloigne des réalités propres. Il serait judicieux qu’ils se servent à nouveau des réseaux sociaux pour se donner de la contenance, du respect, de l’assurance et de l’espoir.

La peur au quotidien des ivoiriens

On parle très souvent de la réconciliation, mais qu’est-ce la réconciliation ? D’abord, c’est la culture et de la connaissance, de la contenance et du don de soi, parce qu’il y a eu des blessures, des manquements graves.

La haine dont on fait semblant de ne pas en parler et qui pourtant surnage sur les lèvres, sans vouloir le dire ou de faire, ce vilain sentiment détruit puisqu’il apporte de la prudence. Attention, trop de prudence tue la prudence !

Il faut que les ivoiriens arrêtent de se faire peur car les choses sérieuses sont en train de se mettre en place. Quand leurs principaux leaders se parlent, s’embrassent à visage découvert, rigolent à gorge déployée, c’est parce qu’ils savent que les images parlent plus que les bouches; alors, ils se donnent cette vitalité pour dégivrer des situations trop tendues qui constipent la société.

Même avec cet effort, certains doutent parce qu’ils ont peur. Cette peur-là attise l’aveuglement dans les comportements et celui qui a mal et dont il ne veut pas comprendre sa situation pour se surpasser, devient aigri, revanchard; et la suite à donner à sa vie devient un enfer.

Quand on ne peut pas affronter un adversaire qui donne des signes d’apaisement, de dialogue, il faut s’y engouffrer, car comme le disent les ivoiriens « il n’y a rien dans jalousie ». Il faut arrêter d’enflammer la toile d’autant plus qu’avec ces mêmes réseaux sociaux, on peut apporter de l’oxygène pour racoler des morceaux.

Les injures, la rancœur, ne donnent pas de visibilité ni de vitalité propres à soi-même pour éclairer les autres. Le temps passe et les ivoiriens, pour certains, sont encore au stade primaire de la naissance des conflits.

Il faut arrêter ce sentiment de peur, de crainte, de vengeance et de désamour. Il faut savoir se comprendre pour comprendre mieux sa propre vie. Ce n’est pas parce qu’un cadavre coûte trop cher à ses parents qu’il faut le conserver pendant longtemps dans un casier couvert de glace. Il faut se surmonter et remplacer ce vin hideux par l’eau; encore qu’on n’est pas obligé de boire de ce vin s’il rappelle des souvenirs douloureux.

Pendant combien de temps veulent-ils porter le poids de ces douleurs ? C’est parce que ça fait mal, très mal, qu’ils ont décidé de s’offrir des accolades. En effet, quand la route du marché est jonchée de prudence, aucune mère ne peut s’y rendre pour nourrir sa famille, il faut arrêter de se faire peur.

Les soirs, tard dans la nuit, on ne peut plus circuler dans la commune du Plateau, les militaires sont parsemés, à tous les coins des rues comme s’il y avait la guerre. Alors si au sommet de l’état, on se fait plus confiance, qui viendra temporiser et tirer le wagon pour convoyer ces cœurs meurtris à avancer ?

Aussi, à force de vouloir de se méfier, on n’a plus le cœur à la raison et pour peu, c’est la flamme. Pendant ce temps, la population au cimetière grandit tous les weekends. Les ivoiriens pleurent tous les jours, mais ne cherchent pas à analyser leur environnement truffé de haine, de vengeance et de peur.

Le monde évolue, il serait bénéfique de se servir des réseaux sociaux pour apporter de nouvelles lumières car le bout du tunnel n’est pas loin.

                                                Joël ETTIEN

               Directeur de publication : businessactuality.com

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