Les ivoiriens doivent voir mieuxINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: La nostalgie du peuple ivoirien

Je me pose toutes ces questions pour faire appel à la conscience d’un peuple qui est entrain de se désunir et qui se perd. Tout cela pour quelle raison ? Et pourtant, tout le monde sait que, dans le passé, nous mangions ensemble, buvions de la bouillie, mangions du kabatô, de l’attiéké, du riz, du foufou, du foutou-banane, du foutou-igname etc … Aujourd’hui, c’est un billet de 500frs CFA que l’on reçoit derrière une cabane et où on nous dit : « Vas me tuer un cabri dans le champ de ma mère, et si tu le fais, je te donnerai un peu plus ». Tout cela pourquoi ?  Certains ont la réponse, mais la majorité des gens de ce pays de la Côte d’Ivoire est restée dans les nuages, ils ne s’avent pas exactement ce qui se passe, et on refuse de les informer.

Est-ce que la Côte-d’Ivoire est une fédération de plusieurs pays, n’est-elle pas plutôt la Côte d’Ivoire de mon enfance, où nos parents sont restés unis sous les coups de cross des fusils de guerre venant d’Europe ? N’est-elle pas ce pays où nos parents communiquaient entre eux, en partant de Man, Duékoué, Gagnoa Daloa, Abengourou, et où ils allaient à pieds, pour aller faire leur marché, aller chercher les colas, l’huile de palme et d’autres denrées, en partant d’Odienné, de Bouaké et de Séguéla, pour se rendre à Man, à Duékoué, à Kouibly, à Toulepleu, à Guiglo etc … En ces temps-là, nous ne savions ni lire ni écrire,et l’Européen nous disait que celui qui savait lire et écrire arriverait à réunir tout le peuple de Côte d’Ivoire dans sa maison, pour qu’ils parlent le même langage.

Est-ce cela l’évolution, lorsqu’on dit que l’ivoirien n’a pas le droit de parler à un autre ivoirien, ou qu’il n’a pas le droit de se promener sur la terre de ses ancêtres, lui interdisant d’aller où il veut et quand il veut? Les Ivoiriennes et les Ivoiriens ne voient-ils pas le malheur qui nous frappe ? Lorsque j’étais enfant, mes parents me disaient que les peuples de l’Ouest et ceux du Nord de la Côte-d’Ivoire ne devaient pas verser le sang les uns des autres.

Qu’est-ce qui peut expliquer qu’aujourd’hui, on interdise aux uns d’avoir accès aux territoires des autres ? Car notre alliance est encore plus forte que celle qui existe entre les Gouros et nous qui sommes de l’Ouest, et entre le Sud et nous, il y a de liens de mariage très importants.

Est-ce que nous allons continuer à faire couler le sang de nos enfants sur la terre de nos ancêtres et ainsi souiller notre chère patrie au profit de l’Europe ? Je demande à tous les peuples d’Afrique et en particulier à la Côte d’Ivoire : est-ce que nous sommes vraiment matures, ou bien sommes-nous toujours en captivité comme au XVI siècle ?

Aujourd’hui, le peuple de Côte d’Ivoire avec lequel Félix Houphouët-Boigny partait à la mosquée, à l’église avec ses Ministres, ce peuple serait-il défait ?  Et pourquoi le serait-il ? Est-ce qu’il y a à cela une raison quelconque que les Ivoiriennes et les Ivoiriens ignorent ou qu’ils ne connaissent pas ? Et pourtant la Côte-d’Ivoire n’a jamais refusé de vivre avec l’Europe, ni avec aucun autre peuple. Alors, pourquoi tous ces morts et tous ces évènements qui peuvent encore occasionner d’autres tueries ?

Le plus grave dans l’histoire,c’est le sang qui coule toujours et les gens qui meurent.

Pour clore mon propos, je me présente : Je m’appelle Jean Blézon, né le 15 juillet 1932 à Kéglobly, dans l’ouest de la CÔTE D’IVOIRE. Je suis écrivain et je vis en France.

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