Côte d’Ivoire : Le pays attire les grands sommets internationaux malgré les reproches.
La capitale économique ivoirienne Abidjan a repris son ballet diplomatique et au plan de la communication, le président Ouattara a réussi à donner à son pays son lustre; néanmoins, le pays est sur la liste noire de servir de plaque tournante de la drogue, du blanchiment d’argent, de financement de terrorisme, etc. Le pays attire les grands sommets internationaux malgré les reproches.
Je sais ce à quoi je dois m’attendre à écrire ces lignes, mais, quand c’est bon, il faut le dire et je ne suis pas dans les tire-bouchons. Depuis un certain temps, on observe qu’Abidjan est devenue le centre de l’organisation des grands sommets internationaux. On y organise des sommets de haut niveau, comme l’élection du président de la BAD (banque africaine de développement) et l’hôtel ivoire est devenu à cet effet le centre des grandes rencontres diplomatique donnant à l’image de la Côte d’Ivoire, le crédit d’un pays fréquentable. Abidjan ne désemplit pas. Toutes les semaines quelque chose de grand s’y déroule et le pays est invité à tous les grands sommets mondiaux. Pendant ce temps, en interne, rien ne semble aller comme les ivoiriens l’auraient souhaité, sur le plan politique, mais le président Ouattara vaque à ses occupations de donner à son pays, l’image d’un fréquentable, minorant ce qui se passe en interne.
D’ailleurs on le voit qui balaie tout sur son chemin et quand les organisations sous-régionales et l’union africaine entendent les cris, se dépêchent à venir s’enquérir des nouvelles pour finir à s’aligner sur ce que le président Ouattara leur dit et elles retournent satisfaites, pimentant en interne, la cohésion sociale.
Si tout ce ballet diplomatique de la ville de Yamoussoukro pouvait servir de réceptacle, on se dirait que le transfert de la capitale aura bel et bien lieu après l’élection prochaine. Si et seulement si, il réussit à faire de la paix son crédo, comme le président Houphouët Boigny, il aura réussi là où beaucoup ont peiné à poser des empreintes, mais je dis bien de la vraie paix.
Mais en même temps, il y a un paradoxe, la Côte d’Ivoire est parvenue à figurer sur la liste des pays noirs pour trafic de drogue, blanchiment d’argent, financement de terrorisme. Tout ça a un coût entre les mains du président Ouattara.
En dehors de quelques soubresauts politiques qui poussent certains pays dans la peur à vouloir délocaliser leur ambassade et voir si c’est possible de revenir après l’élection présidentielle d’octobre. Mais, le lobbying du président Ouattara de fédérer les pays à croire en sa politique a marché.
Et si tout ce travail formidable, il tenait compte de l’amélioration en interne en ouvrant le jeu politique afin de contenter ses compatriotes, il sortirait grandi de la politique, mais en interne, beaucoup reste à faire. Sur ce point, il y a trop de promesses non tenues et pourtant, la ville d’Abidjan et ses périphériques sont complètement engorgées et si rien n’est fait, un matin, tout va s’engloutir car, on oublie que la ville entière est située sur une île qui n’en peut plus.
En déplaçant une grande partie de l’administration, de la diplomatie et les institutions à Yamoussoukro par exemple, on soulage du poids à la ville d’Abidjan qui offrira mieux et sa longévité sera sans crainte.
Abidjan est devenue l’épicentre diplomatique de la sous-région ouest africaine et son président est consulté et souvent aussi accusé par ses voisins de l’AES, sans aucun démenti. Les nouveaux ambassadeurs présentent leur lettre de créance et les investisseurs se bousculent, mais il faut que l’intérêt des ivoiriens soit toujours au centre de toutes les négociations, sinon, en ce qui concerne les terres et terrains de construction, l’ivoirien n’a pas trop de mots pour faire comprendre ses maux.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com