Côte d’Ivoire : L’écart social se creuse, il faut en tenir compte.
La société ivoirienne est défigurée. Il n’y a plus de classe intermédiaire. Soit tu es riche ou tu es pauvre, dans les deux cas, on ne sait pas vers qui se tourner. L’écart social se creuse et il faut s’en méfier et surtout en tenir compte dans les projets.
La méfiance et la prudence sont devenues des lots terriens qui s’invitent dans la vie au quotidien et les victimes n’ont pas le choix que de subir. Du temps ancien, quand on a un problème financier, tu sais que le voisin qui a un peu, peut te dépanner. Voilà, des enseignants qui étaient cette classe intermédiaire, rame à contre courant. La Côte d’Ivoire est divisée en deux blocs, la classe des très riches qui se sont enfermés et vivent en autarcie et les plus pauvres qui veulent s’ouvrir mais le train de la vie les rattrape et tout est bloqué.
Le plus grave, c’est la barrière religieuse. Un camp, si tu n’es pas musulman, inutile de tenter des approches, pour toi, va sortir. Quant aux chrétiens qui veulent s’ouvrir, le pouvoir politique n’est plus avec eux et sont dans l’obligation de solidarité dans la contrainte. Les deux camps rivaux se regardent en chien de faïence, mais ils semblent se regarder dans le rétroviseur.
Vers qui se tourner quand les gens se promènent en affinité religieuse? Ils se servent maintenant de la religion pour faire cette séparation drastique qui éloigne les uns et des autres ce qui déchire le tissu social.
A partir de ce constat, les vices se profilèrent dans la société. La prostitution est devenue un mode de vie et l’avènement du woubisme pousse les jeunes garçons qui ne veulent pas travailler à prendre le raccourci. La notion de famille n’existe plus parce que le pouvoir a échappé aux parents, ce sont les enfants, ces nouveaux riches qui dictent la loi. La vie est devenue chère, tout le monde se plaint et personne n’écoute pour tenter de régler cet écart.
Les partis politiques ivoiriens sont devenus des jambes écartées. On parle de loges pour devenir riches ou influents et tout est dit, on dit, on dit et la Côte d’Ivoire est devenu un pays où il n’y a seulement que deux classes sociales, les pauvres et les riches sans intermédiaire.
Il n’est pas encore tard, il faut faire revenir sur l’équilibre des forces et de l’égalité sociale, en songeant à un vrai partage des richesses pour casser ces barrières. L’argent à outrance pour marquer sa puissance est entré dans les esprits qu’on vénère. Les plus riches méprisent les plus faibles et d’ailleurs on ne les voit pas pour leur exprimer des tristesses. La division est trop profonde et les inégalités sont criardes. Le camp des riches est restreint et celui des pauvres ne fait que s’agrandir. On ne sait plus vers où/qui se trouver quand on a des problèmes. Les étrangers sont assis sur le cou des ivoiriens parce qu’ils détiennent la plus grande partie de l’économie à hauteur de 5% et pendant ce temps, on chante qu’on veut des champions nationaux.
Le monde avance et des élections de haut vol sont en train de s’organiser pour élargir ce fossé. Qu’ils fassent tout mais qu’ils ne mêlent pas la religion à leurs fantasmes, les ivoiriens sont épuisés de ne savoir quelle direction prendre à ce carrefour.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com