L'opposition perd la batailleA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: L’opposition n’a-t-elle pas tué sa lutte?

L’opposition ivoirienne se serait-elle faite prendre à son propre jeu contre le régime de Ouattara ? Un opposant qui demande à un pouvoir de libérer d’abord des prisonniers politiques, tue le combat d’avance et donne carte blanche à celui qu’il qualifie de dictateur de régner ou de gouverner tranquillement. D’abord, un opposant est en position de faiblesse, puisqu’il est vaincu par le pouvoir, donc il ne peut pas de manière unilatérale décider de ce que le pouvoir doit faire. Le président Bédié, en posant des conditions de libération au pouvoir, il a tué la lutte.

Pourquoi l’opposition semble s’affaiblir ?

Dans une vraie lutte, qu’un partenaire tombe ou se fait prisonnier, les autres avancent car en allant à la guerre, ce n’est tous les soldats qui reviendront chez eux, c’est pourquoi, chez les sapeur-pompiers, ils ont leur slogan, sauver ou périr. Alors dans une lutte politique, c’est la fin, qui libère ce n’est pas au beau milieu où les vaincus s’arrêtent pour supplier le pouvoir de libérer ses compagnons en prison. Et si le pouvoir prenait tout son temps, en libérant chaque année, un seul, le reste des combattants fait comment ?

Quand le président Bédié conditionne le dialogue par la libération des prisonniers, il donne le temps au président Ouattara de gouverner tranquillement. Le président Ouattara n’est pas obligé de satisfaire aux besoins de ceux qui le combattent et qui ont cessé la lutte, qui l’enchante.

Le président Bédié ne veut plus jeter les autres dans les rues pour les faire arrêter. Il a raison mais, la lutte est morte.

Ce qui est frappant en Côte d’Ivoire, ils attendent tous, qu’un charlatan vienne produire un miracle. Ils ont favorisé l’avènement des pasteurs, des prophètes, des bishops qui leur mentent, sans se poser la question de savoir pour qui, ces oracles roulent. Tout le temps, ils sont dans les églises pour implorer qu’un dieu vienne lutter à leur place et ils attendent.

Et si ces prisonniers ne sont pas libérés, qu’est-ce que le président Bédié ferait donc ? Pendant ce temps, sur le terrain règne un calme quotidien de ce qu’il n’y a rien à voir, circuler. C’est dans ces conditions que le président Ouattara libérera ses prisonniers ?

La lutte de l’opposition est-elle morte ?

Quand le président Bédié fait attendre, n’est-ce pas le combat qu’il tue ? Il faut battre le fer quand il est chaud. Plusieurs occasions se sont offertes à cette opposition qui n’a pas su les saisir. Le 13 août dernier où les populations sont sorties massivement et c’est encore le PDCI RDA qui leur a demandées de rentrer chez elles, ensuite, la mise en exécution du mot d’ordre de désobéissance civile, où le pouvoir a tremblé et que rien n’a suivi, le pouvoir n’est pas bête de rester les bras croisés. Il a pu prendre toutes les dispositions sécuritaires pour se protéger.

Aujourd’hui, le président Ouattara n’a plus d’épée de Damoclès sur la tête, il a pu ramener le calme et les ivoiriens, ont commencé à vaquer à leurs occupations, quelle serait la prochaine marge de manœuvre de l’opposition de tenter de troubler sa quiétude ? C’est fini. Seule son bon vouloir et non, une intimidation extérieure.

Toujours dans les émotions, le temps leur a filé au nez et maintenant, il faut chercher les morts, tués sur l’autel du manque de stratégie de l’opposition et les inhumer devant leurs familles médusées et affaiblies. La lutte s’est discréditée et les autres croient qu’un dialogue s’opérera.

Pour l’instant, les lieux où en politique, ces dialogues sont contraints, c’est à l’assemblée nationale et au sénat. Le président Ouattara, ne va pas offrir le couteau à son adversaire pour l’égorger.

C’est terrible à l’accepter, mais, la lutte ivoirienne va revenir plus tard, pour l’heure, beaucoup d’ivoiriens se soucient de ce qu’ils peuvent ramener à la maison pour garnir leur table, ils ont assez attendu. Mais si par hasard, le président Bédié réussissait à créer le miracle, c’est tant de joie et de soupires qu’il donnerait à ces milliers d’ivoiriens, qui l’attendent.

                                                     Joël ETTIEN

Directeur de publication : businessactuality.com

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