Vers un boycott actif de l'opposition ivoiriennePOLITIQUE 

Côte d’Ivoire/Présidentielle 2020: l’opposition appelle au «boycott actif»

En Côte d’Ivoire, alors que la campagne officielle a démarré ce jeudi, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, les deux principaux candidats de l’opposition retenus pour la présidentielle du 31 octobre, appellent leurs militants et électeurs au « boycott actif » du processus électoral.

Bédié et Affi lancent un boycott actif de la campagne électorale

Ils exigent que les revendications posées depuis un mois, à savoir le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara, la refonte du conseil constitutionnel et de la CEI notamment, fassent l’objet de l’ouverture de discussions entre les forces politiques ivoiriennes et le pouvoir. Déclaration lue par le candidat FPI Pascal Affi N’Guessan au côté d’Henri Konan Bedié.

L’opposition ivoirienne a franchi jeudi un nouveau pas vers le boycott actif de la présidentielle du 31 octobre, en demandant à ses partisans de boycotter les opérations électorales et la campagne.

Cette annonce survient dans un contexte tendu, de nombreux observateurs redoutant une crise pré-électorale ou post-électorale, dix ans après celle de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts et plongé le pays dans le chaos.

Dans une déclaration commune, les deux principaux candidats de l’opposition, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et l’ancien président Henri Konan Bédié ont assuré: « le processus électoral en cours ne nous concerne nullement », sans toutefois annoncer leur retrait de l’élection.

« Nous invitons nos militants (…) à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition, afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales afin de trouver des solutions acceptables à toutes les revendications », a lancé M. Affi N’Guessan, qui s’exprimait aux côtés de M. Bédié à la résidence de celui-ci à Abidjan.

Il a demandé aux militants de « s’abstenir de participer tant en ce qui concerne la distribution des cartes électorales qu’en ce qui concerne la campagne électorale », de « faire barrage au coup d’Etat électoral que le président Alassane Ouattara s’apprête à commettre », et d' »empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin ».

Les deux hommes, qui n’ont pas répondu aux questions des journalistes, se bornant à la déclaration, ont promis une conférence de presse vendredi.

Vers un boycott actif de l’opposition ?

L’opposition, qui laisse planer le doute sur un boycott actif de l’élection présidentielle depuis des semaines, demande une réforme du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante, « inféodés » au pouvoir selon elle.

Elle estime que le président Alassane Ouattara n’a pas le droit de se présenter à un troisième mandat et conteste le rejet des candidatures de poids-lourds de la politique ivoirienne, notamment celles de l’ancien président Laurent Gbagbo et de l’ancien chef rebelle, ancien président de l’Assemblée nationale et ex-premier ministre Guillaume Soro.

Elu en 2010, réélu en 2015, Ouattara avait annoncé en mars qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

La loi ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro.

Que se passera t-il si les militants de l’opposition obéissent au mot d’ordre de « boycott actif » lancé par leurs différents leaders ?

Dumisani

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