Ouattara, Bédié et Gbagbo, le trio politique de Côte d'IvoireA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: Qui de Ouattara, Bédié et Gbagbo rentrera dans la légende ivoirienne ?

Qui de Ouattara, Bédié et Gbagbo rentrera dans la légende ivoirienne ? Si le président Houphouët est resté dans la mémoire collective, c’est bien par ses actes posés. Même si certains jeunes actifs ne l’ont pas connu, le vieux a su fédérer tous les ivoiriens et les étrangers qui vivaient sur son sol. Aussi, si ses dauphins constitutionnels n’ont pas su garder son héritage politique en y mettant le feu, le président Gbagbo est venu s’ajouter à cette liste de présidents de cette république. Mais qui des trois rentrera dans l’histoire légendaire des ivoiriens, notre analyse.

Qui de Ouattara, Bédié et Gbagbo rentrera dans la légende ivoirienne ?

Du temps du président Houphouët, la population ivoirienne n’avait pas atteint ce score de plus de 25 millions d’habitants, et il faisait du mieux qu’il pouvait pour construire son pays en le dotant de toutes les infrastructure modernes de son époque. Donc le président Houphouët gardait le cap.

Prenons le président Bédié. Il était le dauphin direct du président Houphouët. Porter le poids de cet héritage n’était pas facile. C’était tellement lourd qu’il a subi un coup d’état : le début des difficultés des ivoiriens. Le pays qui était considéré comme le plus stable. Cet havre de la paix venait de connaître son premier coup d’état et depuis 1999 à ce jour, le président Bédié porte à lui seul le poids aussi de cette déchéance.

Il est encore dans les arènes du pouvoir, en animant le parti laissé par son père : le PDCI RDA qui se vide de jour en jour parce qu’il est bloqué et sans donner un vrai visage d’une modernité pour la reconquête du pouvoir d’état. Il attend que le peuple le restaure et le réhabilite, mais le temps avance et il change aussi avec de nouvelles configurations qui lui traversent l’esprit. Sa jeunesse est sclérosée, sans aucun espoir d’arpenter les marches des responsabilités lourdes pour assumer les charges du pays. C’est le président Bédié, tout pour lui et rien pour les autres.

Quant au président Gbagbo, il est le parent pauvre des trois. Venu au pouvoir dans des conditions calamiteuses selon ses propres dires, il n’a subi que de pression de la tutelle française qui lui a foutu un coup d’état dans son règne qui s’est mué en guerre civile et depuis lors, les ivoiriens continuent de patauger. Son incarcération à la Haye considérée aux yeux de tout le monde comme une injustice, et ça l’est, lui confère à ce jour, le statut de martyr.

Lui aussi, est victime de son arrivée au pouvoir dont il a cru que son peuple qui l’adulait pouvait le maintenir au pouvoir, alors que c’est la France qui décide de qui mettre au pouvoir en Côte d’Ivoire, sa plantation. Il s’appelle Gbagbo Laurent et son seul nom et son visage attirent de la compassion et de la sympathie. S’il sait sortir du jeu politique, il marquera son temps.

Le président Ouattara, joue le mauvais rôle dans le film. Son accession au pouvoir qui a laissé et continue de laisser des traces de douleurs et de tristesses, il gagnerait à fédérer tous ses compatriotes pour adoucir leur cœur. Pourtant, il laisse des traces que ceux-ci ne veulent pas regarder à cause de ses empreintes. Il est considéré comme cet « étranger » qui est venu comme un chevet sous la soupe et dont les ivoiriens ont du mal à enlever pour consommer cette soupe-là.

Après Houphouët Boigny, il est le seul qui a réalisé des infrastructures tangibles, mais il manque les plus humains: la santé, la justice, l’éducation et l’emploi. Il veut qu’on retienne de lui, ce que les ivoiriens retiennent de leur premier président Houphouët Boigny. Le fait de laisser rentrer tous les prisonniers, les exilés sans aucune poursuites judiciaires, le dégèle des avoirs, la libération de tous les prisonniers politiques et militaires, lui donnera un nouveau visage d’humain et aimant véritablement la Côte d’Ivoire dont beaucoup pensent qu’il la laissera encore à certains de ses lieutenants qui ne peuvent pas fédérer et adoucir les cœurs.

La place de la légende n’est pas encore prise dans la politique ivoirienne. Elle est là. Le président Ouattara se doit et c’est forcément un challenge de convaincre la tutelle française pour qu’il fasse de son passage à la tête de ce pays, un bâtisseur qui doit être reconnu de tous et non pas seulement de ses partisans.

En conclusion, chacun a son style de gouvernance mais pas d’assurance. Les ivoiriens continuent de prier ces trois larrons en foire, de s’entendre pour dégager, un horizon meilleur et sur ce plan, le président Ouattara a fort à faire. Il est au centre de toutes les accusations et il a aussi des chances de s’en sortir, en fédérant tout le monde. Il faut revoir leurs âges qui dépassent de loin celui qui doit prendre sa retraite.

Ils affament le peuple de par leurs couardises et de leurs intérêts à préserver. Gbagbo est rentré dans son pays, voulu par le président Ouattara et s’il sait le transformer en apaisement réel, il risque de rentrer dans le temps et non dans la légende.

Le président Gbagbo doit jouer son dernier round politique si et seulement s’il sait passer le témoin à ses jeunes loups qui le regardent. Il a quant à lui, le bénéfice de toutes ces injustices.

Quant au président Bédié, il a entre ses mains sa fin politique qui n’a que trop duré dans un parti politique plein de cadres au lendemain incertain à cause de sa main mise sur leur temps. C’est quand il aura fédéré son parti que ses militants pourront parler de lui en bien. Les trois ont du sang qu’on veuille ou pas sur la main et pour s’en laver, c’est leur retrait de la vie politique pendant qu’il est encore temps. Le but final, c’est la paix et la joie finale, c’est la réconciliation.

La légende ivoirienne cherche des tuteurs !

                                                         Joël ETTIEN

         Directeur de publication : businessactuality.com

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