Côte d’Ivoire : Pourquoi Komé Bakary défie la justice ivoirienne?
Est-ce vrai que Komé Bakary traînerait une plainte vieille de 10 ans sans jamais être jugé? Nul ne peut être au-dessus de la loi, dit l’adage. On se méfie souvent de ce que nous lisons sur les réseaux sociaux, mais en même temps, il y a des nouvelles qui effraient. Comment un seul individu peut-il défier toute une grande administration judiciaire comme celle de la Côte d’Ivoire sans coup férir? Les guerres dans ce monde sont liées ou provoquées pour la plupart pour des litiges fonciers et il se trouve qu’en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire au pays du puissant Alassane Ouattara, un seul individu paralyserait tout son système judiciaire?
Dieu qu’on prie, personne ne l’a croisé dans un temple pour dire qu’il est physique, ce que nous savons, c’est que ce Dieu, réside en chacun de nous, c’est pourquoi notre existence ne doit pas causer de torts pour faire pleurer des victimes d’expropriation foncière. Alors si c’est vrai que le sieur Komé Bakari, quand il est convoqué à la police, il en sort comme s’il y était pour un déjeuner d’affaire, il y a lieu de s’interroger sur la crédibilité de cette justice ivoirienne.
Tout pays qui se respecte, c’est par sa justice qui rassure les opérateurs économiques. Si elle est défaillante, cela n’encourage pas et ferme des perspectives et des opportunités. Nous voudrions simplement que le droit soit dit quand il y a des manquements, que le ministre de cette justice ne vienne pas nous dire que tous ceux qui s’émeuvent de l’affaire de l’expropriation des terrains par des tiers, sont dans l’émotion. Il propose quoi en retour puisqu’aucune solution n’est jusque-là pas trouvée?
Il faut rassurer les ivoiriens dans leur grand ensemble pour cristalliser la confiance et le rapprochement entre le peuple et ses dirigeants. De cette conception qui donne l’impression d’une protection d’un individu qui semble jouer le prêt-nom, le peuple fuit ses dirigeants et beaucoup prient pour leur chute.
N’est-ce pas le président Houphouët Boigny qui aura mis les ivoiriens dans ces tous ces problèmes en disant que la terre appartient à celui qui la met en valeur? On peut disposer de ses terrains, mais si on n’a pas les moyens de les mettre en valeur, cela ne veut pas dire qu’une tierce peut venir laconiquement se les approprier. En tenant ces propos, cela est devenu une maxime et les terrains appartiennent à ceux qui en ont les moyens de les mettre en valeur sans crainte.
Sur ce dossier, on sent une nette détermination du ministre de tutelle, qui veut en finir avec il se trouve qu’il est pris dans des gros pièges puisque les coupables sont solidement assis dans son cabinet, puissamment assis et impossible de les traduire devant la justice qui continuent de sévir. On fait comment? N’est-ce pas la situation du rat face à la mer? Derrière on le pourchasse et devant se trouve la mer et il ne sait pas nager, à la fin, quelle serait sa marge de manœuvre?
Il faut pourtant trouver le juste milieu car nous entrons en campagne présidentielle sous peu et cette histoire occupera une grande partie des débats. Ce n’est pas la tête de Assalé Tiémoko qu’il faut ôter, mais de trouver une solution palliative pour contenter tout le monde. On n’emporte pas tout dans la tombe.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com