Côte d’Ivoire: Que les baoulés acceptent le report de leur paquinou de cette année.
Les baoulés accepteraient-ils le report de leur fête de retrouvailles, dénommée: Paquinou?
La paquinou des baoulés pourrait être reportée
Paquinou, est une fête de retrouvailles des baoulés, l’ethnie de l’ancien président Houphouët et de l’actuel président Bédié. On les retrouve au centre de la Côte d’Ivoire. De grands planteurs qui sont partis hors de leur terre natale à la recherche des terres fertiles, ils attendent les vacances de Pâques pour revenir dans leurs villages pour se retrouver et présenter leurs fruits de leur labeur à leurs aïeux et présents.
Au cours de cette rencontre festive, ils en profitent pour régler tous les litiges qui opposent certains d’eux, célébrer les mariages et montrer leur joie de se retrouver. C’est un grand moment et pour cette année à cause du virus, ils vont rater. Mais seraient-ils réceptifs aux consignes de sécurité légalement préconisées par le président de la république ?
Est-ce que l’arrivée du Coronavirus ne va pas empêcher la célébration de la Paquinou ?
Le mot PAQUINOU signifie littéralement « Pendant la fête de Pâque » déformée par l’accent des baoulés.
Est-ce que le Coronavirus peut-il empêcher la célébration du Paquinou ? Ça sera du jamais vu en Côte d’Ivoire, même pendant les crises militaro-politiques, ils ont toujours organisé leur fête qui est devenue leur légende. Face à cette pandémie, feront-ils profil bas, pour surseoir à leur grand ensemble pour laisser passer ce courant mortifère et revenir, l’année prochaine, si la sainteté revenait ? C’est un supplice que nous leur lançons car face à la mort, comme celle-là, aucun esprit ne peut entendre raison, ni protéger.
Le coronavirus on le sait tous fait des ravages dans le monde entier, les victimes se comptent par milliers. La Côte d’Ivoire affiche tous les jours de nouveaux cas confirmés et pour ne pas décourager la population, l’état cache souvent les morts. Mais il est là, présent, caché dans l’air que nous respirons.
Cette crise sanitaire dans laquelle le monde entier est plongé a amené les différents dirigeants des pays à prendre des mesures de sécurité.
Mesures de sécurité contre le coronavirus
C’est ainsi que le 23 Mars dernier, le chef d’état ivoirien Alassane Ouattara s’est adressé à la nation.
A cette occasion, il a fait appel à la population de la discipline, au respect et la stricte application des mesures recommandées par l’OMS, l’organisation mondiale de la santé en vue de freiner la propagation de cette pandémie qui continue de dicter sa loi au monde entier et fait des morts.
Au nombre de celles-ci: « se laver fréquemment et soigneusement les mains à l’eau et du savon ou avec une solution hydro alcoolique, tousser ou éternuer dans le creux du coude de les bras ou dans un mouchoir et le jeter immédiatement, saluer sans se serrer la main sans accolades et sans embrassade, respecter une distance d’au moins un mètre entre les personnes, éviter les rassemblements de plus de cinquante personnes. »
Pour renforcer ces mesures de prévention, le chef de l’état a pris un décret. Il s’agit en outre à la fermeture de tous les maquis et restaurants, après celle des bars, des boîtes de nuits, des cinémas, et des lieux de spectacles et de cultes, l’instauration d’un couvre-feu à compter du mardi 24 mars, la régulation des transports interurbains, intercommunaux, extra communaux et l’interdiction des déplacements non autorisés entre Abidjan et l’intérieur du pays, le confinement progressif des populations par aire géographique en fonction de l’évolution de la pandémie.
Au regard donc de toutes ces mesures de précaution, il serait idoine que pour une fois, les baoulé entendent raison et ne défient pas le virus qui ne les raterait pas.
Si leur année a été abondante et que certains voudraient en profiter pour se marier, ils n’ont pas besoin d’un grand nombre. Ils peuvent tout faire dans le strict respect des recommandations sanitaires, pour enrichir leur salut et prolonger leur espérance de vie.
Dans le silence de leur douleur et de leur regret, nous voudrions leur souhaiter, un bon paquinou en famille. Qu’ils acceptent le report pour cette année leur vie en dépend.
De notre correspondant
Christ Zaede
