Côte d’Ivoire : Soro, si c’est au président Ouattara à qui tu tends la main, désolé.
Soro Guillaume, pour une fois, je vais te contredire, désolé. Le tutoiement, pour faire passer mon message car nous sommes de la même génération. Depuis que tu as été chassé et contraint de quitter le pays, il a évolué et changé, autant de ses hommes et de ses infrastructures. Souvent tout le monde, en tout cas, beaucoup d’ivoiriens t’incriminent d’avoir convoyé ces dirigeants en qui, ils ne se reconnaissant pas, de venir les prendre pour aller où tu veux, mais ils sont enracinés.
Ce que je ne comprends pas, on ne sait pas par quelle alchimie, tu comptes lui solliciter de te permettre d’être candidat, tu vas passer par où?
Les ivoiriens regardent ce qui est fait, sauf que beaucoup se plaignent de la qualité de vie et de la cherté de la vie. Beaucoup te font porter cette charge et ils ont raison, quand tu as écrit un livre pour te conférer la paternité de la rébellion qui a attaqué ton pays et qu’aujourd’hui, tu es chassé du pays et de loin, tu veux que celui qui t’a chassé, te répotisonne comme candidat. Le pays que tu as laissé, quand tu partais, donne trop de commentaires et d’interprétations selon des positions. Ils sont là, ceux qui t’ont poussé à quitter le pays et rien n’a changé pour qu’ils révisent leur position, tu vas passer par où pour être candidat, en plus ils t’ont condamné à des peines d’emprisonnement que si tu mets les pieds même à Ferkessédougou, la justice mettra la main sur toi et par cet acte, peut-être que tu peux occasionner la désobéissance civile et là aussi, aucun ivoirien ne veut revivre ce cauchemar. Tu vas faire comment?
Ton parti politique n’est jusque-là pas reconnu officiellement pour exercer ses pleins pouvoirs ce qui veut dire, tu ne peux faire candidater des cadres aux élections locales, à plus forte raison, la présidentielle. Ils t’ont bouclé sur tous les points.
Nous avons tous cru que tes soucis allaient faire prendre conscience aux rois et chefs coutumiers et aux guides religieux, ceux-là capables de solliciter un rendez-vous auprès du président Ouattara pour lui demander de réviser sa position, mais la réconciliation n’a pas été faite, c’est un risque que tu prends, te servant de la démocratie pour influencer ton temps.
Non, Soro, Ouattara ne va jamais te permettre de revenir dans ton pays pendant qu’il est encore président de ce pays et en insistant, il peut actionner le levier de la CPI contre toi, le reconnu le père de la rébellion qui a fait des milliers de morts et dont le camp Gbagbo a définitivement purgé sa peine. Ils ont tout pour te contraindre à rester loin, cacher pour ne pas voir le bout de ton nez, sinon, le tir partira. Celui qui ne veut pas de toi, tu ne peux pas lui tendre la main quand il n’y a pas eu de réconciliation. Mais, je reconnais ton courage et la manifestation de la volonté de tes ambitions de haut niveau, cependant je crois qu’on rêve quand on dort. Tendre ta main à celui qui veut ta mort, comme un naufragé, il lâchera ta main en plein milieu de la vague. Voilà ce que tu m’inspires ce matin et désolé de voir un bon vivant qui adore son pays, se retrouver en dehors et qui demande à son rival de lui céder son fauteuil.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com