Côte d’Ivoire : Tant qu’ils sont encore vivants, ce n’est pas facile.
Tant qu’ils sont encore bien en forme et ayant ce goût prononcé de la politique, les chasser sera très difficile, compliqué et leur succession sera plus âpre. Alors les enfants qui ont encore leur papa politique vivant, doivent attendre longtemps.
Peut-on dire que, à quelque chose, le malheur est bon pour le PDCI-RDA? Il existe deux pontes politiques qui sont enracinés et pas du tout facile de les déboulonner, Ouattara et Gbagbo. Quiconque est reconnu comme faisant partie ou bénéficiant de leur ombre, c’est-à-dire que politiquement, ils ne peuvent rien sans l’onction de ces papas, ne peuvent rien et ne pourront rien devenir politiquement qui s’apparenterait à de la trahison et ça se paie cash.
En Côte d’Ivoire, les choses sont compliquées pour les suiveurs, les héritiers dont on ne connaît pas leur nombre mais qui s’agitent. Ceux qui les voient fréquemment, se disent les plus favoris et qui, dès qu’ils sortent de leur confidence avec les papas, dans les rues se tapent dans poitrine d’être les favoris, les héritiers, se confrontent. Il y a aussi ceux qui ne sont pas à côté et dont le peuple voit en eux des qualités de bons enfants, les vrais successeurs, il y a bataille dans les cercles qui se déteignent sur le peuple qui a cette soif du changement. Ça retarde en fait parce qu’en Afrique, on ne remplace pas un père, un chef ou roi de son vivant et pourtant, ils font croire qu’ils sont dans une démocratie.
Le problème qui se pose ici, c’est cette inéquation politique à plusieurs inconnus et qui, pourtant sont connus qui ébranlent le fonctionnement politique et dont certains, quand ils en ont marre, les renversent par des coups d’état. Ne souhaitons pas cela aux ivoiriens, quand bien-même qu’ils ne sont pas à l’abri.
Au PPA-CI, gars à celui qui oserait défier le père dont l’ombre couvre tous. Blé Goudé se bat pour s’en sortir, mais au final, ça le rattrape et beaucoup en jubilent, en le traitant de pure et haute trahison. Au PDCI-RDA, autrefois, aucun cadre ne peut se prononcer politiquement sans évoquer le nom des présidents Bédié et Houphouët Boigny, tout comme au RHDP qui de manière lapidaire, excessive, le nom de Ouattara est à la fois, verbe, complément et conclusion. Ils s’y plaisent.
Le pire dans tout ça, c’est qu’à force de les bercer avec des cantiques composés de leur nom, ceux-là aussi ne veulent pas partir ou céder le fauteuil de peur qu’ils soient mis dans les oubliettes et ça pose aussi problème. Tous les matins, chacun prie pour que le papa se souvienne de lui et l’appelle pour échanger avec lui, c’est un oxygène de pure joie, mais les épouses jouent un grand rôle. Si tu n’as pas la chance de bénéficier de leur aura, de leur estime, la nuit, le sommier renverse les pensées positives de la veille et ça rebelote. C’est compliqué quand le père est en vie et qui a l’appétit du pouvoir. Thiam sur ce coup est libre, même s’il rencontre quelques couacs, mais il n’a de compte à rendre à personne, sauf que chez les autres, quand la tête est là, le genou ne porte pas le chapeau.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com