Côte d’Ivoire: Doit-on continuer de traiter les ivoiriens de xénophobes ?
Les ivoiriens sont devenus comme de l’huile sur le feu. Pour ce qui leur avait été imputés de ne pas aimer les étrangers, le temps a coulé son torrent alors, on remet le débat et demandons de faire un constat si de tel sentiment existe encore dans le comportement de ces aimables et hospitaliers ivoiriens.
Quand ça arrange, on utilise le concept de l’ivoirité pour avoir de l’électorat, mais après on juge l’ivoirien de xénophobe. Est-ce qu’il continue ou même, est-ce qu’il a été une fois vraiment cet individu qui déteste l’autre qui n’est pas de son pays ?
Les politiques ont utilisé le concept de l’ivoirité pour écorcher l’image de l’ivoirien. Ils n’ont rien remis à sa place et jusque-là, l’ivoirien est toujours mal vu; dès qu’un étranger serait dans des difficultés, on lui brandit l’ivoirité.
Pour avoir nommé un métis franco-sénégalais au poste de ministre de l’éducation nationale, voilà des vagues de mécontentements raciaux provenant même des plus hautes personnalités du monde politique français. Quand c’est l’ivoirien qui réagit, on lui tape sur la tête, mais quelle serait aujourd’hui cette conception collée à la peau de l’ivoirien ?
Si être xénophobe veut dire le dédain de l’étranger, est-ce que l’ivoirien l’est vraiment ? Toute l’économie ivoirienne est détenue par des milliers d’étrangers, ils ne disent rien, comment les traiter d’anti-étranger ? Ils ne disent rien et d’ailleurs, ils continuent de recevoir des étrangers au quotidien sur leur sol et beaucoup se croient plus ivoiriens que l’ivoirien. Dans certaines contrées, des terres sont complètement entre les mains des étrangers, ils ne disent rien. Au Bénin, un étranger ne peut rien entreprendre s’il n’est pas appuyé d’un autochtone, ce que les étrangers font sur le sol ivoirien, aucun ivoirien ne peut se le permettre dans les autres pays. D’où vient encore cette punition à l’égard de l’ivoirien qui serait xénophobe ?
L’élection présidentielle arrive à grands pas, est-ce que le débat sur ce thème ne ferait pas surface ? Le langage de la haine de l’ivoirien à l’étranger, doit-il être revu et corrigé ?
A force de les matraquer avec ce concept, l’ivoirien est obligé de faire prévaloir l’étranger avant son propre frère. Tout ce qui vient de l’extérieur devient prioritaire du coup, il a intégré que l’étranger doit tout avoir avant de penser à lui. La peur de ne pas passer de xénophobe rend l’ivoirien incapable de regarder ses propres réalités. Quand est-ce qu’on pourra lui coller la paix ?
On reproche tout à l’ivoirien, mais le pays est toujours fréquenté. Il attire. Quel paradoxe !
Atchory Alexandre
Directeur de publication: businessactuality.com
