Le poste de ministre en AfriqueINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Un ministre est-il nommé à vie?

Le poste de ministre en Afrique, surtout en Côte d’Ivoire, est un poste tellement sacré que ceux qui les occupent, deviennent des demi-dieux. Pourquoi les africains sont-ils accrochés à des postes de nomination et refusent de ne plus les quitter ? 

Le poste de ministre est-il éternel ?

A l’annonce d’un nouveau gouvernement, les marabouts et diseurs de miracles s’enrichissent, par des sacrifices allant jusqu’à tuer des albinos, des bébés, parce qu’après, ils se croient frustrés et donnent l’impression d’être bannis de la république et pourtant ils oublient qu’ils ont été nommés. Le poste de ministre, n’est pas un concours ou un examen, c’est une nomination, c’est-à-dire que le président qui choisit.

On en connaît qui ont fait de leur poste, des lieux de résidence définitive au point où, quand on leur donne la parole sur un sujet bien précis, ils détournent l’intention pour vénérer le président de la république qui, selon eux,  est un saint, des saints, un Illuminati, un sauveur, celui qui a la clé de tous les bonheurs au point où le président aussi, pris en otage par ces éloges tombe dans ce folklore et c’est la routine. Il en devient un monstre pour son peuple et à force de lui mentir, il devient un dictateur.

Il croit qu’il satisfait les besoins du peuple, alors qu’il s’en éloigne au gré de ces ministres qui ne veulent pas bouger, quand ils n’ont plus rien à proposer souvent incompétents à leurs missions. Quand un cadre est débauché pour devenir ministre, une fois déchu, refuse de réintégrer son ancien poste de travail. Un médecin, avocat, ingénieur, professeur, une fois qu’ils sont nommés ministres et qu’ils ne le sont plus, soit c’est la honte ou le regard du voisinage, devient insupportable alors ils ne veulent plus quitter leur poste. Ils veulent partir avec le président si ce dernier n’est plus reconduit par le peuple ce qui est rare.

En France, l’ancien premier ministre de Macron, Edouard Philippe est retourné devenir maire de sa commune, quel ministre ivoirien, le ferait ? Pourtant, ils accumulent plusieurs postes de responsabilité, mais dès qu’ils ne sont plus ministres, ils deviennent aigris. Quel premier ministre africain, accepterait de devenir maire d’une commune, Edouard Philippe , l’a démontré.

Il faut que ces mentalités changent. Pour ce faire, le président de la république se donne encore la peine de leur proposer des postes d’ambassadeur et là, encore certains rechignent. Le ministre Bandama Maurice, l’a aussi démontré, mais ils sont combien qui le voudront ? Pour un ministre qui doit sortir, si ce n’est pas pour être ambassadeur en Angleterre, aux USA, à Paris, point d’honneur, comme si c’était un garage. Le président de la république souffre en Afrique, avec les marabouts qui l’attachent, le musèlent, détournent son regard sur un tel et l’aveugle sur un autre.

Il faut que ces mentalités changent. Souvent, ils ne se plaisent pas à leur poste et n’osent pas démissionner, parce que dans leurs village, département et dans leur propre famille biologique, il aura des comptes à rendre et quand il est démis, ce sont de funérailles qui s’organisent.

Pour une fois, on verra ce que tant de ministres, de secrétaires d’état, feront après toutes ces tractations souterraines qui s’opèrent et vont contraindre le président Ouattara à se débarrasser de plusieurs. En Côte d’Ivoire, un ministre est à vie eh bien non, il faut qu’il se mette dans la tête que la vie évolue.

Une fois nommé ministre, ils ne font la promotion d’aucun cadre de leur village, région et ce n’est pas les compétences qui y manquent. Avoir peur de la retraite, serait synonyme d’un mauvais gérant de sa propre vie et un danger pour la république.

                                                            Joël ETTIEN

      Directeur de publication : businessactuality.com

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