Vanité tout est vanitéINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Vanité et si tout était vanité ?

Vanité et si tout est vraiment vanité, le quotidien, la vie nous enseignent tous les jours, des codes d’accès et très peu s’en servent pour conduire leur vie. Si la cruauté est un vice chez certains, la bonté l’est aussi pour d’autres et souvent, on est surpris de l’aura que dégage les autres sur leurs semblables. Si vanité n’est que vanité, ne fermons pas les yeux sur la vie des autres quand on peut leur être utiles et faisons-le sans calcul.

Tout est vanité

Ce matin du mercredi 17 mars 2021, toute la ville d’Abidjan s’est assombrie. On dirait que tout le pays va vivre une grande fête nationale et pourtant il y a un gros décès qui se trouve dans les placards de la morgue d’IVOSEP sous la surveillance de son patron Jean-Marc Honoré Affian, l’homme au centre de tout dans ce pays.

Au moment où tous les hôtels abidjanais manquaient de clients, subitement, tous ont fait le plein et il n’y a plus de chambres disponibles, tout ça pour Hamed Bakayoko. Qu’a-t-il fait d’extraordinaire ce monsieur de 56 ans ? Il a singé simplement l’esprit des grands hommes comme les Houphouët Boigny, qui ont pris et ont su partager. Machiavel ne disait-il pas qu’il faut gouverner un peuple selon ses désirs et ses joies ?

Hamed Bakayoko avait compris cette matrice. Personne n’arrive à l’interpréter, aucun peintre ne saura le décrire sur un tableau au regard de ce qu’il dégage comme aura qui se répand sur tout le monde entier. Quand il était dans la joie avec les musiciens, certains le trouvaient trop drôle et inconscient, quelqu’un qui passait son temps, dans l’amusement, c’était Hamed.

Quand il a fallu être à la table des grands, il savait s’y tenir et c’était Hamed. Quand devrait se trouver dans le marché pour consoler, il avait la tenue et c’était Hamed. Quand la nuit, il se rendait dans les boites de nuit, pour espionner ce monde, on le critiquait d’inconscient, c’était lui Hamed. Quand il devrait sourire, son visage dégageait une telle simplicité qui effaçait sa maturité pour le faire enfant et c’était lui, Hamed.

Il avait compris le monde et ses prémices et il s’y fondait sans prendre des gants pour saluer les autres. Il savait qu’à cette responsabilité, un bonjour d’un quelconque voulait exprimer un besoin et il s’y fondait et c’était toujours lui Hamed.

Qu’il ait pris de l’argent, beaucoup d’argent, il le partageait. Quand le voleur vous vole et revient le lendemain pour vous consoler en compatissant à votre douleur, il devient un bienfaiteur, en plus qu’a-t-il fait de pire que les autres qui cachent leur fortune, n’ont pas ? Qui a le cul propre quand on est sur cette route de la gouvernance et du pouvoir ? Laissez-le partir et contentez-vous de voir ce que son cœur a semé et qui lui vaut autant d’estimes visibles, puisqu’avant, c’était intime et aujourd’hui, on voit la récolte de sa semence.

On ne peut pas vouloir guider, gouverner des êtres humains en étant dans une tour d’ivoire, comment entendras-tu, leurs cris de douleur ? C’est toujours dans le peuple que tout pouvoir s’acquiert et Hamed l’avait compris. Alors si ce cancer était vraiment un cancer, qui l’aurait surpris au point de lui voler sa vie, tout être humain n’est infaillible, si c’était aussi, une autre volonté malsaine d’un jaloux, voilà, le résultat d’une vie partagée qui vaut son pesant d’or.

Adieu, Hamed, Adieu celui qui va faire comprendre à certains que la vie n’est que la vanité, rien que de la vanité. Le monde entier est à Abidjan, pour lui, Hamed et le ciel mécontent, n’arrive pas ce matin à s’illuminer pour éclairer le chemin du stade d’Ebimpé pour aller savourer la fête funeste et tout le monde sera là, politique, franc-maçon, hommes d’affaires, artistes de renom, badauds, femmes de marché, tout le monde et les pleurs ne suffiront pas, car à ce stade, on ne revient plus dans le monde des vivants mais sous d’autres cieux, souvent à l’enfer ou au paradis et je lui souhaite de parvenir dans une de ces zones avec légèreté.

Vas en paix, je vais chercher dans les maternités si je peux trouver ton semblable.    

                                                         Joël ETTIEN

             Directeur de publication : buisnessactuality.com

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