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Côte d’Ivoire/Abongoua: La fête des ignames, l’occasion d’union et d’amour !

Abongoua est un gros village situé au sud-est de la Côte d’Ivoire, dans le département de Bongouanou, non loin de Kotobi, dans la sous-préfecture d’Arrah à 205 km d’Abidjan. Il est peuplé de plus de 15 000 âmes. On les appelle les agni Ahua, c’est de ce village que je vais vous parler car, à chaque fin d’année, dans le mois de décembre, le dernier vendredi, il s’y passe, une grande fête de rassemblement qui marque le 1er jour de l’an lunaire. La fête des IGNAMES vient de se terminer et dommage pour ceux qui n’y étaient pas, qui garderont chagrin, regret, nostalgie.

Pendant douze mois, planteurs, paysans, étudiants, fonctionnaires, n’ont ménagé aucun effort pour se donner à l’unisson pour réussir cette communion que les esprits du village attendaient pour jouer leur rôle régalien. Le chef du village, sa majesté nanan Eba Louis Serges, s’est vu entouré de tous les lauriers, honneurs, confidences pour régler les petits conflits internes de ses ressortissants. Une semaine avant le vendredi saint de ce 15 décembre 2017, sur la colline sacrée où résident tous les grands esprits protecteurs des âmes, l’union des chefs de la région, s’était donnée rendez-vous pour aborder les vraies doléances des ressortissants, des villages bénéficiant des faveurs spirituelles.

L’autorisation est donnée aux dignitaires des villages qui ont les mêmes us et coutume, d’organiser leurs ressortissants pour la fête des ignames. C’est ainsi que le vendredi saint du mois de décembre la population d’Abongoua a invité tous ses  fils et filles à recevoir leur parrain, le premier ministre Gon Coulibaly qui s’est fait représenter par M. Zémogo Fofana, le PCA du groupe des hôtels Palaces.

La fête a donné ses lettres de noblesse qui ont permis à tous, une idée des ressortissants de ce village qui avait été promu commune de plein exercice sous le président Gbagbo et que M. Ouattara est venu tout annuler et pourtant, pour service rendu à ce pays, Abongoua mérite mieux. Pour un village qui a toutes les infrastructures, lycée, dispensaire, maternité, et peuplé de plus 15 000 populations, on n’a pas besoin de supplier les dirigeants pour lui conférer une administration.

Que signifie la fête des ignames ?

C’est un moment de convivialité, de partage. C’est la seule occasion où, on règle tous les conflits, on célèbre les mariages, on se pardonne, on cultive la solidarité. C’est le premier jour de l’an au cours duquel, les parents paysans viennent présenter le fruit de leurs récoltes et offrent aux esprits protecteurs et aux mânes des ancêtres, des sacrifices en prélude aux efforts à venir.

A Abongoua, l’après midi du vendredi, un cortège convoie les invités à la place publique où les cérémonies ont lieu. Mais bien avant le démarrage des festivités, le chef et sa notabilité se rendent à la rivière Agbo dont le village porte le nom, pour offrir à l’esprit de la rivière, un poulet et du foufou. Une fois que le poulet est accepté par les esprits de la rivière et des ancêtres, le chef du village autorise sa suite à s’asperger le corps d’eau de cette rivière, en guise de purification. C’est sur le regard des « Komian » les prêtresses qui, pour la circonstance, sont guidées par la doyenne maman Ané Ahou que cette importante cérémonie purificatrice.

C’est après le respect de cette tradition que le chef et sa suite reviennent sur la place publique, où des libations sont faites en présence de tous. Une autre grande occasion où on offre aux chaises royales, des sacrifices de poulets, de bœufs, de moutons. C’est au son des tam-tams parleurs et d’autres sons des groupes danses que les invités prennent congé de la festivité dans l’espoir de se retrouver l’année prochaine. Abongoua, un village de joie, de gaité, des signes producteurs du tourisme.

BROU Marc

Envoyé spécial

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