Léonard GroguhéINVESTIGATION 

Décès de Léonard Groguhé: Pendant que la France honore ses icones la Côte d’Ivoire, n’en a cure des siens.

Pendant que la France honore ses acteurs, les ivoiriens oublient les leurs et c’est grave. Pourquoi les ivoiriens sont si méchants ? Quand de leur vivant ils s’efforçaient de les faire rire à travers des thèmes qui les brimaient, ils les applaudissaient et à leur mort, c’est le silence sans aucun souvenir.

Décès de Léonard Groguhé

Ils vont enterrer le grand Léonard Groguhé dans un village, loin de tous les souvenirs. La télévision nationale ne projette que la vie des autres célébrités. Léonard Groguhé est couché dans un casier froid et dehors, personne pour parler de lui et de son engagement culturel. Quel sens donné à la vie si elle ne vaut rien ?

Qui des jeunes nés après qu’il ne prenne sa retraite le connaissent ? C’était l’occasion bien donnée aux médias, surtout à la RTI, de faire des émissions dédiées à son parcours. Que ceux qui l’ont pratiqué, côtoyé, soient invités sur des plateaux pour des témoignages.

Aujourd’hui, des stars comme Amédée Pierre, Ernesto Djédjé, Gnahoré Jimmy dorment dans des cimetières loin des yeux et des souvenirs. S’il n’y avait pas eu le jeune artiste Yabongo Lova, le caveau d’Ernesto Djédjé n’allait jamais avoir une amélioration digne de son existence. François Lougah est tristement couché à un carrefour de sa ville natale et les gens passent, sans daigner, lui offrir un seul regard.

Laurent Pokou quant à lui, est porté disparu pour l’éternité et aucun souvenir pour redorer son souvenir pour les jeunes. Les autres célébrités tout domaine confondu, crament dans l’oubli.

En France, Jean-Paul Belmondo occupe tous les médias. Il fait la une de toutes les tabloïdes françaises et bientôt, le président va lui rendre un hommage et son parcours sera enseigné aux plus jeunes. L’Afrique, ah, l’Afrique ! Aucune conservation de ses valeurs et elle est toujours obligée d’aller copier, singer les autres pour vénérer leurs idoles pendant qu’elle en a.

Nadié Angéline, quand la mort l’a frappée, ce sont ses amis acteurs qui, à sa levée de corps, ont presté pour des sketches pour faire pleurer tous ceux qui étaient présents. Aucune émission ne lui a été organisée pour retracer son parcours, aucun témoignage.

C’est-à-dire que si demain, on touche du bois, il arrivait quelque chose de dramatique, à Gbagbo, Bédié, Ouattara, on les oubliera ? Comment les drames peuvent finir si la valeur des célébrités s’arrête devant la porte de leur maison ? A quoi sert donc les médias d’état ?

Qu’est-ce qu’on fait de l’histoire pour faire de l’histoire ? Est-ce les spécialistes qui manquent pour venir réchauffer les esprits ou ce sont les journalistes qui ne poussent pas leur audace sur ces sujets ?

Léonard Groguhé est parti ou du moins, il est pour le moment couché dans un placard froid et on s’apprête à l’accompagner avec fanfare et les acteurs qu’il a fabriqués, vont couler des larmes dans l’impuissance de rehausser sa mémoire à travers des émissions nationales.

Il faut y songer en créant des émissions dédiées aux valeureux morts pour la tâche et souvent à la tâche. Des rues, des ponts, des monuments, des espaces, des carrefours, etc… porteront hélas, le nom des autres qui n’ont rendu aucun service à la postérité ivoirienne. Ils meurent dans l’indifférence et souvent dans des conditions très difficiles. Bon quant à nous, nous ne pouvons pas nous inscrire dans cette ingratitude.

                                                   Joël ETTIEN

               Directeur de publication : businessactuality.com

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