Développer une ingénierie juridique et institutionnelle pour des États modernes, performants et légitimes en Afrique.
Pour l’évolution générale de l’Afrique, il s’avère primordial de concevoir et proposer une ingénierie juridique appropriée, pour bâtir une architecture institutionnelle solide, devant servir de rempart contre toute aventure d’individus ou groupes d’individus malveillants, désireux d’accaparer le destin des nations pour le plier à leur seule volonté. Aucun pays n’est définitivement écarté des risques d’abus du pouvoir et d’oppression du peuple. La dictature est toujours un accident de l’histoire, par faute de vigilance et d’anticipation. Elle survient quand on n’a pas à l’esprit de développer la démocratie, protéger la liberté pour tout le monde donc en réalité pour soi-même à terme, tôt ou tard.
Comment parvenir à faire de la démocratie un réflexe, une culture pour construire au quotidien l’être humain, promouvoir une société de sécurité, d’épanouissement et de dignité humaine ? L’intérêt de tous le commande, gouvernés et gouvernants ! C’est vers cette orientation que doivent tendre les efforts de tous, dans une mobilisation citoyenne générale, soutenue par un sentiment commun d’appartenance et de fraternité partagée. La culture nourrit l’esprit par ses œuvres, comme l’agriculture nourrit le corps par ses produits. Le terroir, le territoire demeure le terreau de fertilisation de l’une et de l’autre.
Aussi faudrait-il promouvoir la politique de décentralisation effective si l’on veut améliorer l’efficacité de l’action de L’État en région, avec des interlocuteurs instruits de l’intérêt général, du bien commun. La décentralisation doit devenir une priorité et un préalable pour toutes les réformes administratives et institutionnelles. À cet égard, il importerait de créer un ministère de la solidarité et de la cohésion des territoires pour conférer une âme aux collectivités, personnes morales de droit public et promouvoir un développement national harmonieux. La décentralisation est à la démocratie ce que l’école primaire est à la science ; elle la met à la portée des populations, ouvre les esprits et favorise la participation au développement local, de proximité, la réalité de la vie au quotidien !
Notre État souffre terriblement de l’absence d’une fonction publique territoriale institutionnalisée, structurée et organisée, avec des agents bénéficiant d’une sécurité juridique et sociale de nature à les motiver, pour le meilleur accomplissement de leur mission de service public.
9 mars 2025
Pierre AYOUN N’DAH
Docteur en Droit public