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Europe: L’Otan rejette la demande russe de veto sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est opposé vendredi 10 décembre à toute ingérence de la Russie dans les relations entre l’Alliance atlantique et l’Ukraine. Il a refusé d’exclure une éventuelle adhésion de Kiev, comme l’exige Moscou.

L’Otan refuse la demande russe

« La relation de l’Otan avec l’Ukraine ne peut être déterminée que par les 30 membres de l’Alliance et l’Ukraine elle-même, et par personne d’autre », a déclaré Jens Stoltenberg.

« Nous ne pouvons accepter que Moscou tente de rétablir un système où les grandes puissances comme la Russie possèdent leurs sphères d’influence au sein desquelles elles peuvent contrôler ce que les pays font ou pas. […] Nous ne ferons aucun compromis sur le droit de chaque nation en Europe à choisir son propre destin », a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt ce vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères avait exigé que l’Otan retire « formellement » une décision de 2008 ouvrant la porte à l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie, à laquelle Moscou s’oppose catégoriquement. Lors d’un entretien mardi 7 décembre avec son homologue américain Joe Biden, le président russe Vladimir Poutine a réclamé des « garanties juridiques » excluant la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine à l’Alliance.

Pourtant pas d’entrée dans l’Otan prévue pour l’Ukraine

Accusant les Occidentaux d’avoir trahi leur promesse de la fin de la Guerre froide de ne pas élargir l’Otan à l’Est, Moscou rappelle sans cesse ses lignes rouges. La Russie souligne que l’Ukraine s’en rapproche dangereusement en déployant des drones militaires turcs, en réaffirmant son ambition d’adhérer à l’Otan et en réclamant plus d’armes occidentales.

Pour autant, Washington et les Européens ont clairement dit à maintes reprises qu’une adhésion ukrainienne à l’Alliance atlantique n’était pas dans les cartes. Des propos qui ont beaucoup agacé Kiev.

« Le président Biden m’a dit, et a dit publiquement, que ce n’était pas aux Américains, à la Russie ou aux membres de l’Alliance, mais aux seuls citoyens ukrainiens de faire le choix d’une adhésion à l’Otan », a affirmé vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un entretien à la télévision nationale 1+1.

« Malheureusement, il a omis d’ajouter que la décision [sur l’adhésion de Kiev à l’Otan] n’appartient pas in fine aux citoyens ukrainiens, mais à tous ces pays que je viens de nommer ! Nous voulons poursuivre notre chemin vers l’Otan, mais une muraille invisible nous bloque », a-t-il déploré.

Une situation ukrainienne inquiétante pour les Européens

De son côté, Olaf Scholz a exprimé vendredi à Bruxelles la « profonde préoccupation » de l’Allemagne face aux troupes russes massées à la frontière avec l’Ukraine, appelant l’UE à « maintenir sa fermeté » face à Moscou.

Le nouveau chancelier allemand et le président français Emmanuel Macron, qu’il a également rencontré plus tôt vendredi à Paris, ont affiché leur volonté de poursuivre la médiation franco-allemande dans la crise ukrainienne, une initiative qualifiée de « base positive » par Olaf Scholz.

Depuis sept ans, cette zone est déchirée par une guerre entre Kiev et des séparatistes pro-russes. Ce conflit a fait plus de 13 000 morts et son règlement politique, prévu par les accords de Minsk de 2015, est dans l’impasse. La Russie est considérée comme le principal soutien militaire et financier de ces rebelles, malgré ses dénégations.

(Avec AFP)

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