FICTIONS 

Comment les mères de famille vivent le chagrin.

Pourquoi les mamans africaines préfèrent le risque de rester dans des foyers où elles ne se sentent plus aimées, surtout, quand elles ont des enfants ?

L’amour en Afrique, surtout chez les agni, varie selon les humeurs et les opportunités. Chez les agni, on mariait les jeunes filles très tôt à l’époque et souvent non loin des familles pour servir souvent de main d’œuvre. La première des occupations quand une femme est mariée, c’est la conception d’un enfant au moins et quand la mariée accouche, c’est la joie dans sa famille.

La stérilité chez les femmes agni est impardonnable, source de critiques, de honte et enfin d’humiliation. Et le pire, c’est quand l’amour commence à tarir. Quand les disputes naissent et que sous d’autres cieux c’est la rupture, chez les agni, on procède par des négociations qui aboutissent très souvent à des conciliabules. Si c’est la femme qui se plaint, dès que les pourparlers aboutissent, elle intègre son foyer et prend une grossesse.

Maintenant quand les conflits sont récurrents et que la femme n’en peut plus, ses parents lui rappellent l’avenir de ses enfants. Il y a même un adage qui dit: « la mère meurt en voulant rester pour préserver et protéger la vie de ses enfants ».

Une anecdote:  N’zanfouénou est un village agni où vivait un planteur, le vieux Koua. Les champs de ce dernier ont commencé à produire et ses récoltes abondantes. C’est ainsi que le vieux Koua, épousa Assamala, une jeune battante avec qui il a pu obtenir toutes ces grâces. Elle est certes l’épouse, mais aussi une main d’œuvre.

Ils ont cultivé leurs différents champs et quand l’argent a commencé à rentrer, le mari demanda la permission à sa femme de prendre une deuxième femme pour l’aider dans ses travaux champêtres. La première femme Assamala qui croyait aux belles paroles de son mari pour l’aider à l’enrichir, accepta le deal. La vieille Assamala donna son accord après plusieurs échanges pour son assurance et celle des enfants. Le mari Koua, lui donna toutes les garanties et alla demander la main de la jeune Somela qui venait d’avoir à peine sa puberté.

Comme le vieux Koua a commencé à se sentir financièrement bon, toutes les familles voulaient avoir des descendants de ce brave planteur. Ainsi, Somela atterrit dans son foyer. Les jours qui avancent n’ont plus la même saveur sentimentale et la vieille Assamala a commencé à perdre la main sur son foyer, son mari n’a d’yeux que pour sa petite femme: sa rivale. C’est avec elle que le vieux Koua effectue tous les voyages, les grandes sorties et c’est la petite Somela à qui, il offre toutes les faveurs.

Assamala ne tient plus et veut demander le divorce. Elle va se confier à sa mère Kowa pour lui faire part de la situation invivable, intenable et les humiliations qu’elle subit depuis que la petite Somela est arrivée dans son foyer. Tout le village fit le même constat. Chez les agni, après un divorce, c’est le père qui a la garde des enfants et la vieille Kowa et sa fille sont devenues la risée dans le village. Assamala a des enfants avec le vieux Koua, les laisser entre les mains de sa rivale, les risques encourus seront énormes. Alors, Kowa n’ayant plus d’autres portes de sortie, fit faire le constat à sa fille de ce que les enfants seraient livrés à sa rivale si elle n’est pas à leurs côtés. Assamala vit la réalité et resta broyer son amertume.

C’est pourquoi dans toutes les chansons agni, on dédie le résumé de cette anecdote pour traduire la souffrance des femmes qui ont des enfants et quand ça ne va pas dans leur foyer, elles se basent sur leurs enfants pour mourir de chagrin.

Aujourd’hui, les données ont peut-être changé ou feignent de changer. La maxime continue dans certaines familles où on dit la femme, la mère si elle doit mourir, elle meurt à cause de ses enfants.

Juste pour nous faire voir certaines réalités. Aux hommes, quand vous prenez les enfants des gens que l’amour s’évapore, inutile de les faire souffrir et si vous êtes du même village, que la mère ait la possibilité d’avoir aussi la garde des enfants en cas de divorce. L’enfant a tellement d’importance chez les agni aux yeux de leur mère que rien que pour eux, certaines femmes préfèrent mourir que de les voir entre les mains d’une rivale qui est capable de leur montrer l’enfer sur terre.

Que les malentendus qui règnent dans certains foyers trouvent des solutions concordantes à cause des enfants. Pour ceux qui ont perdu leur mère étant encore mineurs, salut la maltraitance.

                                                 

Joël ETTIEN

                    Directeur de publication: businessactuality.com

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