France: Le racisme refait surface
La nomination de Pap Ndiaye, un franco-sénégalais dans le gouvernement de Macron au poste de l’éducation nationale, fait remonter le racisme dans la classe politique française; et si les africains en tiraient les grandes leçons ?
La nomination de Pap Ndiaye secoue la France
Quand c’est un français de peau blanche qui occupe une telle fonction en Afrique, c’est normal et même souhaitable. Ces mêmes français allaient applaudir, et voilà que le contraire produit des mécontentements qui font ressurgir le racisme qu’on croyait relégué aux vieux souvenirs.
Le président sénégalais Macky Sall devrait donner son avis sur ces différentes attaques que son demi-frère subit. On ne lui reproche pas une incapacité intellectuelle à assumer cette fonction, mais parce qu’il est métissé. L’actuel ministre de l’éducation nationale française est un blanc-noir qui a de ses deux parents blanche française et de l’autre, noir sénégalais.
Voilà des gens qui ne supportent pas les noirs et qui feignent ne pas connaître leur propre histoire coloniale. Si aujourd’hui leur pays est arrivé à occuper une grande puissance dans le monde, c’est bien par l’exploitation abusive de ces colonies-là. Sinon, en quoi la France produirait du café pour devenir le premier consommateur mondial de café ? En quoi cette France disposerait-elle des matières premières naturelles pour fabriquer autant d’ingénierie en matière de technologie de pointe ? Il faudrait que les présidents africains donnent de la voix à cette nomination pour situer les responsabilités.
La France doit trop à l’Afrique pour ne pas la respecter et avec ce qui se trame, en ce moment où de nouvelles puissances font les yeux doux à cette Afrique, ce n’est plus évident que l’ancienne colonie puisse jouir de ses pleins droits. Il y a trop de mépris, d’arrogance dans le comportement de la classe politique française à l’égard de l’Afrique noire qui a été longtemps et cela continue d’être, leur vache à lait. Nous sommes tout de même à l’an 2022 et le racisme refait surface en France. Et s’il avait été d’un bon teint noir ?
Koné Bintou
Correspondant à Abidjan
