Méango Hippolyte mis aux arrêtsINVESTIGATION 

Ghana: Méango Hippolyte, un réfugié ivoirien, mis aux arrêts par des hommes en cagoule.

L’ancien lieutenant de police, Méango Hippolyte, ancien chef de la sécurité de Charles Blé Goudé, réfugié au Ghana, a failli être extradé par des hommes lourdement armés et encagoulés à Esiaman, ville frontalière ivoiro-ghanéenne, dans la matinée du 14 février 2022.

Comment l’ancien chef de sécurité de Blé Goudé qui réside au Ghana, a failli se faire arrêter par plus de 30 agents lourdement armés et encagoulés ? Un de ses amis qui a vu la scène, nous livre son témoignage.

Les derniers ivoiriens réfugiés au Ghana, ont été secoués par l’arrestation du lieutenant de police, Meango Hippolyte dit Ahippy. Comment et pourquoi, au moment où on cherche des voies et moyens pour aller à la réconciliation et à la paix en Côte d’Ivoire, ce lieutenant puisse vivre ces instants de pression pour sans doute se faire extrader à Abidjan ?

De sources bien introduites, nous avons les faits et circonstances sur cette arrestation. Depuis plusieurs mois, le lieutenant Meango Hippolyte, connu sous le nom de Ahippy, a au cours d’une réunion tenue au camp des réfugiés politiques ivoiriens où il réside, des propos qui n’avait pas plu à ses compagnons et une altercation s’en est suivie. Le lieutenant qui connaît la loi, décide donc de porter plainte contre ces agresseurs au commissariat de Esiaman. 

Est-ce que certains ivoiriens se seraient rendus au commissariat pour demander au commissaire de supplier leur compatriote à retirer sa plainte ? Pour le moment, c’est l’argument que tiennent les policiers, mais à quelles fins ? C’est ainsi que tôt le matin du 14 février 2022, Ahippy se rend donc au commissariat. A peine sortie de là, qu’il est encerclé par plus de 30 agents lourdement armés et encagoulés qui le ceinturent, le menottent et le jettent dans leur cargo, direction Accra. Un scénario pareil à celui de Charles Blé Goudé lors de son extradition en Côte d’Ivoire. 

Ses amis qui ont assisté à la scène, courent informer les responsables du HCR qui se rendent sur les lieux et s’opposent à cette rocambolesque arrestation qui l’a conduit à Accra.

Comment est-il convoqué par la police à retirer une plainte qu’il a lui-même portée contre d’éventuels agresseurs, et se retrouve dans ce piège ? Ses compatriotes se posent des questions. « Si c’est sur le plan politique, Ahippy n’est pas un adepte de la politique, sauf qu’il a souvent des interventions au cours des réunions qui sont directes, mais sans plus », nous dit notre informateur.

Pour le moment, les responsables de HCR ont pris le dossier en mains et rassurent les derniers ivoiriens au Ghana de ce que leur frère Meango ne sera pas extradé car des négociations sont engagées.

                                                 Geoffroy Yao

                               Correspondant à Accra

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