Le bilan des violences après le double scrutin en GuinéeA LA UNE AFRIQUE 

Guinée: les autorités dressent leur bilan des violences lors du double scrutin

Le bilan officiel de la journée d’élections législatives et référendaire, dimanche 23 mars, s’élève désormais à 6 morts, selon le gouvernement.

Le bilan des violences divergent

Le Front national de défense de la Constitution, qui s’est opposé à la tenue du double scrutin, avance quant à lui le chiffre de 14 morts dont une dizaine à Conakry et 4 à Nzérékoré, dans le sud du pays.

Ce lundi après-midi, Albert Damantang Camara, ministre de la Sécurité, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle ses services ont accusé les manifestants de porter des armes, ce que le FNDC nie catégoriquement.

Dans son introduction, Albert Damantang Camara dresse le bilan de la journée dimanche faisant état de six morts, dont 4 par balles, et annonce l’arrestation d’un « élève gendarme », interpellé en possession d’une arme et soupçonné de meurtre.

Il affirme que des personnes ont été menacées parce qu’elles sont allées voter, que des armes ont été saisies dans les semaines précédant le vote et que les manifestants disposeraient de fusils d’assaut. Il alerte sur le risque d’escalade. « Des familles assiégées à leur domicile, avec des personnes qui avait des armes à feu, des armes de chasse, des calibres 12, des armes de guerre. Aujourd’hui, il y a des concessions menacées dans les mêmes quartiers ou aux alentours parce qu’hier, ils sont allés voter. »

Le directeur central de la police judiciaire relate qu’au cours de deux opérations, ses hommes ont entendu des tirs d’armes de guerre, avant de se replier. Il assure également qu’un homme a ouvert le feu faisant 4 blessés dans un bureau de vote. « Il y a eu des tirs entre ces jeunes bandits là et la police nationale » assure le directeur général de la police.

L’opposition demande des preuves

« Que l’on nous présente les preuves », réclame Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC. Il ajoute « aucune arme n’est visible » et qu’ « aucune vidéo ne montre des manifestants armés, tandis que de nombreuses images prouvent que les forces de défense et de sécurité ont fait usage d’armes à feu ».

Un point de vue partagé par Sidya Touré, président de l’UFR. « La police le dit toujours, mais le problème c’est qu’on ne nous le montre jamais. Où, quand, comment, pouvez-vous attraper des gens qui ont des armes et nous ne les voyons jamais ? Les policiers ont tout ce qu’il faut pour nous montrer ces gens-là. Ils n’existent pas. C’est simplement pour justifier la violence d’Etat qu’on prétend que les jeunes étaient en possession d’armes. »

Ibrahima Diallo, du FNDC, pointe la responsabilité de l’armée et de la garde présidentielle dont plusieurs unités étaient dimanche dans les quartiers de Conakry où l’on entendait des tirs.

Le ministre de la Sécurité n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment sur les « vives tensions » qui secouent la ville de Nzérékoré dans le sud du pays. 

rfi

repris par Esther de Dieu

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