Il croyait que tout était réservé pour la fin, hélas!
Tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir dit l’adage et j’y crois. Je pensais sincèrement qu’on réservait le meilleur pour la fin. L’impatience tue beaucoup. Les fréquentations tuent pour la plupart et nous en avons été victimes. Quand dans une relation, il y a trop de jugements, elle se meurt. Ils se sont rencontrés il y a plus de 25 ans et tout allait bien. Le téléphone portable qui tient notre vie, peut la détruire en un clic surtout quand la curiosité pousse à le fouiller, en l’absence de son propriétaire. On ne veut plus se mettre ensemble, séparons-nous. Elle le trouvait trop clean, son mari trop parfait. Il est tout le temps parti souvent pour des missions et qui lui ramenait des présents à chaque voyage. Jamais, il n’a voulu manquer du respect à sa femme, mais celle-là, trouve que son mari est trop propre.
Depuis qu’ils se sont rencontrés, jamais, il n’a voulu exposer sa famille et aucune menace n’est venue perturbée son ménage, mais sa femme n’est pas tranquille qui veut chercher des poux dans la calvitie de son mari. Un matin quand il dormait profondément, parce que épuisée, madame s’empare de son agenda et de ses deux téléphones en train de chercher des justificatifs, pourtant tout allait très bien dans son foyer. Dans l’agenda, une note explosive s’y trouve. Il s’agit d’un résumé d’une nuit endiablée passée en compagnie d’une femme, qui pour lui manifester, sa satisfaction intime, écrivait: « je n’ai pas voulu te réveiller et comme je sais que tu dois partir aujourd’hui et que je ne pourrai pas te voir, je voulais simplement te dire que tu es un grand amour. Tu m’as fait revivre des instants inoubliables, avec tes positions érotiques que je ne pourrai décrire tellement que je n’ai pas de mots. Fais un bon voyage et saches que je suis là et que je t’aime. » elle tombe sur le cul et émet un cri strident qui le réveille en sursaut. À vrai dire, il ne savait pas qu’il y avait une telle bombe dans son agenda, il l’aurait détruite après l’avoir lue, mais hélas. Chérie, chérie, qu’est-ce qui se passe? Lui demande-t-elle. Tout ce qu’elle trouve à dire, je te faisais tellement confiance, mais tu viens de briser mon cœur et foutre notre foyer en l’air, les larmes coulent et tombent sur ses deux joues. Il ne comprend rien et tremble comme une feuille au gré du vent. Qu’est-ce que ne va pas, chérie, il l’interroge sans réponse mais elle n’est pas bien sa femme qui voulait coûte que coûte vérifier et à force de pousser sa curiosité, elle est tombée là où il ne fallait pas poser le regard. Elle lui jette le bout de papier. Il se rabaisse pour le ramasser et découvre que sa dernière trouvaille, n’a pas pu se contenir et lui a laissé un mot pour exprimer ce qu’elle a ressenti après leur nuit rose. Il rentre la douche ouverte. Il fait sa toilette. Il revient, son enfant vient de se réveiller et il doit aller à l‘école, mais l’enfant voit que sa maman ne va pas bien; il lui demande si son papa lui a portée main, et il se colle à elle et au fur et à mesure, sa mère pleure sans relâche. Elle finit par se calmer et prend son manteau et son écharpe, prend l’enfant par la main, direction l’ascenseur . Elle ne lui tient pas la main et les deux sont en face de l’ascenseur qui s’ouvre et ils s’y embourbent. En route pour l’école, d’habitude, avec les parents des autres enfants, c’est la taquinerie, mais ce matin-là, elle cherche à les éviter; l’enfant lui dit au revoir et en arrière il la regarde marcher difficilement comme si elle transportait une charge de plomb.
Son mari est sorti, sans lui aussi savoir où il allait tellement assommer par cette découverte, lui qui remet dans toutes les dispositions pour ne pas indisposer son épouse. Il se dit ouf, trop de prudence tue la prudence. Il se dirige vers la ville et rentre dans un magasin de fleurs et se confie à la vendeuse, de l’aider à exprimer son désarroi à son épouse qui venait de découvrir qu’il la trompe ou il ‘a trompée, c’est la même chose; elle lui conseille des roses et lui recommande d’y ajouter un parfum. Il prend le bouquet de fleurs et rentre dans une parfumerie pour l’achat du parfum et là encore, ne s’y connaît pas, il s’approche des hôtesses de la parfumerie et leur exprime son calvaire.on lui recommande le parfum de la paix et de la réconciliation, mais est-ce que ça passera, il s’interroge. Il est triste et c’est pour la première fois qu’il voit son épouse dans cet état et elle a raison. En cours de route, son coeur bat à la chamade et dans sa tête bourdonne les différentes questions, comment la jeune dame a pu glisser ce message dans son agenda sans qu’il ne s’en aperçoive et sa femme a raison de se mettre dans cet état dévasteur. Les deux souffrent.
Madame son épouse va croiser le chemin d’une compatriote, à qui elle va se confier de cette faiblesse, l’amie prend le pouvoir de la manipulation et du contrôle de son foyer. Elle ne jure que par cette dernière. Non seulement, elle a réussi à l’influencer et dès qu’elle voit, entend et flaire, c’est sa copine qui doit être la première à avoir l’information et si elle ne donne pas son ok, même pour la nourriture, c’est elle qui décide.
La copine réussit tout de même à racoler les morceaux, mais le mal est fait et tous les jours, on le lui rappelle. Ses missions n’ont plus le même goût qu’avant et après deux voyages, les cadeaux achetés ont été refusés par sa femme. Son foyer est bancal et n’est pas loin de la paralysie. Pourtant il aime sa femme et si cette dernière n’avait pas poussé sa curiosité plus loin, rien sera arrivé à son foyer trop stable qui fait attirer des cous sur leur passage. Le temps passe sans pouvoir cicatriser la blessure. Pour reprendre même leur intimité, ils ont mis plus de 6 mois, mais là encore, il ne sent plus la chaleur et comme s’il était sur un bois, un mollusque, c’est dur. C’est difficile. À la maison, les enfants ont pris fait et cause pour leur maman, parce qu’ils sont nés en Europe donc, n’ont pas le même état esprit que ceux nés en Afrique. Le pauvre Simplice peine à remonter la pente. Il fait tout ce qu’il peut, mais ça ne prend pas. Un matin, absent, sa femme récupère toutes ses affaires et quitte le foyer pour aller se réfugier chez une dame qui lui loue un studio. À son retour point de sa femme et ses deux enfants qui vont à l’école non loin de la maison, mais elle a réussi à transférer son adresse et convaincre le directeur à accepter d’inscrire ses enfants. Simplice arrive et trouve sa maison vide avec un petit mot, comme c’est elle qui sait où se trouvent tes points sensibles pour te faire jouir, je préfère me retirer et te permettre de vivre ta vie de Lougah, un artiste ivoirien qui vivait sa vie à 100/H. Depuis sa mort, tous ceux qui vivent à cette allure, on les appelle, Lougah. La nuit a été terrible pour lui. Tous les portraits de leur mariage sont partis, là où elle se trouvait seule. Pour qu’il retrouve la nouvelle destination, même sa copine qui influence son épouse décline de ne rien savoir et qu’elle est surprise de son départ de la maison. Le temps fait son temps et les jours naissent et meurent. Le quotidien de Simplice a chamboulé et l’homme robuste a commencé à maigrir, mais il garde son calme, jusqu’à ce qu’on lui apprenne que sa femme se retrouve à Londres chez sa cousine. Elle a laissé les deux à la charge de sa nouvelle dame qui lui loue le studio.
À Londres, sa cousine la convainc et la branche à Dominique, un homme marié, qui s’est présenté comme étant en rupture et que bientôt le divorce sera prononcé et que la femme de Simplice la remplacera. Elle qui dit avoir trouvé un mot d’amour dans l’agenda de son mari, la voilà sortir avec un homme marié et un soir, la femme de ce dernier débarque à la maison et crée le scandale. Elle eut honte, la plus grande de sa vie et dans la colère de sa cousine qui l’a invitée pour la brancher à Dominique, va rentrer dans une colère noire et lui sortir ce qu’elle n’a jamais voulu entendre. Si tu n’étais pas bête, tu n’aurais pas laissé ton mari pour un simple mot, alors que ce dernier t’aime à mourir. La nuit, Monique, la femme de Simplice n’a pas fermé l’œil, elle qui croyait mettre fin à son idylle avec son mari, la voilà qui vient de se faire brouiller par sa rivale, ce qui veut dire, qu’elle va devenir la maîtresse, celle qui dirigeait son propre foyer. Elle se décide de revenir sur Paris où réside son mari qui a perdu tout espoir et qui a été informé que finalement, c’est à Londres que sa femme a déposé ses valises et qu’elle y est allée pour ne plus jamais revenir récupérer son foyer. Le temps passe, mais les souvenirs tristes refont parfois surface, mais si à l’impossible, nul n’est tenu, il s’adapte, tout en évitant les yeux interrogateurs et les bouches parlantes qui veulent tout savoir. 8 mois sont passés.
Un matin, à sa grande surprise, son téléphone sonne et c’est Monique qui est au bout du fil. Il hésite un instant et l’appel tombe sur le répondeur. Elle récidive et cette fois, il décroche et c’est elle, qui le salue et l’informe qu’elle est à Paris et qu’elle souhaiterait le rencontrer, au lieu de son choix. Il remue la tête et se dit ouf, peut-être que c’est pour le divorce, autant qu’à faire et tout le monde sera tranquille. Il donne pour lieu, la Porte d’Orléans, un restaurant chic. Dans ce lieu, personne ne connaît personne. Ce sont les fortunés qui peuvent y avoir accès, à cause du prix du menu.
A l’heure, il se pointe et elle y est déjà, devant un verre de cocktail fait maison sans alcool. Il sort le téléphone pour l’appeler et il regarde à l’intérieur, elle y est assise. Elle n’a pas changé. Il entre et les deux se fixent, faut-il se faire des embrassades ou se serrer la main, ils préfèrent se serrer la main. Ils s’installent autour d’une table réservée pour deux et chacun cherche ses marques et à partir de quand les sentiments s’étaient interrompus. Personne ne les connaît dans cet espace pour dire, qu’est-ce qu’ils font là, ils ont donc le temps. Ce temps est arrivé de se parler, pour trouver le juste milieu car meilleur n’est pas ailleurs.
Les regards se croisent, se froissent, se mijotent et les mots en route; n’arrivent pas. Ils sont devenus des étrangers, ces deux tourtereaux, qui ont vécu ensemble des années durant, aujourd’hui, cherchent les mots pour ne pas réveiller les maux. Ah la vie!
Enfin, l’heure de la délivrance est arrivée. L’homme prend la parole en ces termes, comment va Monique? Celle qu’il appelait antérieurement Momo, s’est remise dans l’appellation générale Monique. Elle a tout compris que si elle ne fait pas d’ouverture, son homme a pris de nouvelles habitudes, ce qui veut dire, il a tourné la page, la page de sa Momo d’autrefois. Elle aussi, ne sait plus comment l’appeler et laisse sonner sa voix que Simplice n’a pas entendu depuis des lustres. Simplice, comment vas-tu ? La barrière est levée. Ils lèvent leurs verres pour trinquer. Après avoir longuement ressassé le passé, ils se regardent à nouveau et perplexes, que se dire d’autres? Simplice doit aller au travail pour préparer une autre mission dans la ville où le fameux mot d’amour a gâché sa mélodie, écrit par la femme se trouve. Ils se quittent sans plus ni moins aller à l’essentiel, mais c’est toujours bien et réconfortant de savoir ce que les deux sont devenus depuis la crise.
La prochaine rencontre, ce sont toi, tu as fait-ci et l’autre aussi, je t’ai demandé pardon en vain, tu n’avais pas voulu, mais l’amour est encore au milieu d’eux qui va les faire fléchir et tout doucement, ils se remettent ensemble. On sait qui on quitte , mais on ne sait jamais qui on rencontre. Elle croyait qu’elle allait trouver son homme à elle seule, est allée souiller son corps avec un homme marié et dont la femme attitrée, l’a honnie pour la traiter de tous les noms. À un certain âge, il ne faut pas se tromper, la chaleur des princes charmants baisse et on peut tomber dans l’obscurité quand l’illusion nous prend d’être encore sur le chemin de la bonne séduction. Elle en a fait l’expérience et garde dans son secret ce passage triste. Les femmes regrettent quand elles n’obtiennent pas ce qu’elles désirent ou souhaitent et se mettent à poil devant un inconnu, elles le supportent difficilement qu’un homme qui se promène la braguette souvent ouverte. C’est pourquoi beaucoup de femmes quittent ce monde le cœur chargé d’histoires. On ne fait pas souvent attention, mais le cercueil d’une femme est plus lourd que celui d’un homme parce que les secrets n’ont pas la même dimension et la même pesanteur. L’amie de Monique qui a failli prendre le contrôle de sa vie a quitté son pasteur et est devenue comme un lion sans dents, elle ne fait plus peur et depuis, elle ne trouve d’hommes pour partager sa vie et elle en fait de sa vie de célibataire, de solitude un mode de vie pour faire croire qu’elle veut garder sa chasteté à plus de 50 ans? Ironie du sort.
Il n’arrive jamais de moment libre sans que Simplice ne se remette à table pour supplier sa Momo d’oublier ce passé et de penser à l’avenir. Elle fait croire qu’elle est sainte et donne de la morale à son mari, sans jamais se repentir.
La vie nous enseigne trop de choses bonnes ou mauvaises. Le président Houphouët Boigny disait et je cite: « dans la vie, on ne juge pas au départ, mais à l’arrivée. »
À cette arrivée, Simplice y est puis qu’il est promu à des postes plus importants qui lui génèrent beaucoup plus d’avantages et si sa Momo était partie, c’est une autre femme qui allait en bénéficier. Ce n’est pas à toutes les occasions qu’il faut faire gros cœur. Le meilleur se trouve souvent à la fin.
Un jour, le téléphone de Monique sonne et c’est Dominique qui est à Paris et lui sollicite un rendez-vous. Elle part à ce rendez-vous pour écouter ce dernier qui lui apprend qu’il a fini par se séparer de sa sorcière et mégère de femme et qu’il est venu pour que les deux reprennent. Monique le regarde. Elle le fixe pour lui trouver les mots justes pour lui faire passer le message. À vrai dire, Dominique n’est pas aussi ce futé, ce connaisseur érotique et qui a quelques défauts, des malformations congénitales. L’assassin revient toujours sur le lieu du crime, mais c’est mort, Dominique, toit et ma cousine, vous m’avez exposée, dans la honte et je t’informe que mon mari et moi, sommes remis ensemble, alors oublie mon numéro et au revoir. Au moment de se lever, son téléphone sonne et c’est son mari, qui l’appelle pour lui dire de le retrouver sur les champs Élysée pour prendre un pot. Le romantisme est revenu. D’ailleurs, elle lui fait croire qu’elle n’a rien retenu de leurs moments intimes et qu’il se fasse soigner pour retrouver toutes les parties intimes de son corps. Voyez. Je vous laisse aller dans vos commentaires, écrire ce que vous voulez faire savoir. La vie est un long fleuve qui, pour chercher le chemin de la mère, fait beaucoup de détours. L’homme ne peut pas être saint et c’est dans cette impureté que je voudrais vous dire que je vous aime. A bientôt pour une nouvelle histoire de notre cohabitation.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com