Jean Louis Billon, il y a incompatibilité entre la politique et les affaires.
Les affaires et la politique à visage découvert et partie prenante sont incompatibles. Pour ce que nous savons, tous les hommes d’affaires sont tapis dans l’ombre pour manigancer, mais apparaître au grand jour comme le fait l’ivoirien Jean Louis Billon, c’est un gros risque.
Le risque que prend l’ancien membre du bureau politique, porte-parole du PDCI-RDA, aujourd’hui en rupture de banc avec son parti de base est énorme et on dira suicidaire. La politique étant la saine appréciation des choses du moment, bonnes ou mauvaises, peut rattraper ce grand employeur après. En revanche, en France, où on compte de multiples milliardaires, on ne les voit jamais s’afficher pour dire qu’ils veulent devenir président de la république. Ils savent que la politique est un jeu du hasard.
C’est du qui perd gagne et entre temps, la rancune et la vengeance étant les maîtres-mots dans ce milieu, si l’homme n’a pas su s’orienter, ceux contre qui, il a mené le combat, peuvent, s’ils arrivaient au pouvoir, lui créer de sérieux soucis, par exemple le paiement des impôts. On sait tous que les hommes d’affaires sont les plus endettés au monde mais en qui, les banques font confiance, mais une fois que le bandeau s’enlève, les réalités sont là et impitoyables. Jean Louis Billon prend trop de risques et il sait pertinemment que sa nouvelle aventure politique n’est qu’une vue de l’esprit, on ne sait pas pour qui il emprunte ce chemin à haut risque.
De toutes les façons, une chose est sûre, il ne faut pas l’encourager à rêver, soit il est dans une dynamique d’accompagner un vrai candidat comme celui du RHDP qui ne sera rien d’autre le président sortant, Alassane Ouattara qui cherche par tous les moyens à éliminer de sérieux adversaires, comme le président Gbagbo et bien plus tard Thiam, est-ce à dire que lui, JLB, sera celui-là qui va légitimer la victoire prochaine de Ouattara? À supposé qu’il y va en son corps défendant, avec son nouveau mouvement politique, il fera quoi? Un homme d’affaires ne se fâche pas pour se lancer dans une aventure politique sans assurance.
Prenons des exemples, s’il veut se lancer dans la présidentielle pour accompagner le RHDP, pour quelles raisons? Il sera vomi par le peuple ivoirien dont beaucoup manifestent des griefs contre le président sortant Alassane Ouattara ce qui veut dire, on le prendrait comme l’ancien ministre de la réconciliation Kouadio Konan Bertin dit KKB. Son image sera ternie et son aura politique volatilisée. Est-ce son souhait? Ou bien, il a un grief grave contre Thiam qui est aux commandes du PDCI-RDA et contre lequel, il veut mordicus montrer qui a mis l’eau dans coco, comme disent les ivoiriens, il a tiré à terre, parce que Thiam a l’appareil du parti.
Dans tous les cas, sa décision de se lancer dans la vie politique surtout vouloir devenir président de la république de son pays, non pas qu’il en a pas la carrure, mais c’est une aventure sans lendemain et les conséquences seront immédiates, à moins qu’il ne veut plus diriger son empire, mais tout le monde sait qu’il en est le patron. Le retour du bâton lui sera infligé. Nous n’avons rien contre lui, c’est juste que par constat, les hommes d’affaires se méfient de la politique et se consacrent à leurs affaires.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com