La Côte d’Ivoire parle et nous écoute
La Côte d’Ivoire parle et elle nous écoute.
Ce matin, comme une prophétie, une mission, je reviens rendre témoignage. La Côte d’Ivoire parle et elle nous écoute. De ce retour si lointain de ma mission, j’en ai entendu des cris de joie, des cris de peine, des cris de douleur, des cris des familles qui pleurent des êtres qui sont morts, dans l’indifférence totale de ceux qui avaient prêté sur tous les cieux ce serment qu’ils feraient tout pour ne pas que les morts soient sitôt, à 50 ans, mais ce qui compte à leurs yeux, le remplissage de leurs comptes bancaires. À la place du sentiment, oui, des sentiments humains, c’est l’horreur cousue de mensonges. Les temples de prière sont remplis avec à leur tête des diables qui se transforment en saints et le vrai saint punitif ne vient pas se venger, pour sauver cette masse docile à la recherche du chemin du paradis, sachant bien que le politique ne va pas jamais au paradis.
La Côte d’Ivoire parle et elle nous écoute. Elle nous écoute tellement qu’elle pleure à son tour. Tous les vendredis, boubous blancs et longs traînant sur le sol, ils vont pour faire taire la vérité et vénérer le mensonge leur seul tissu. Les dimanches, cravates et pagnes de tous les modèles, bible à la main, vont perdre leur temps devant des couleuvres tapis sous le tapis de ces seigneurs qui vantent le diable et Dieu, le vrai, les regarde avec pitié. Ils veulent tous aller loin avec la sainteté, mais ils savent que leur temps c’est ici et pas ailleurs.
La Côte d’Ivoire parle et elle nous écoute. Parlons lui, disons-lui quelque chose, mais comme personne n’est sincère, le temps naît et passe sans mourir.
La Côte d’Ivoire parle et nous écoute. Vidons nos rancœurs pour faire briller nos cœurs, elle est triste, très triste. Est-ce Ouattara qui accepterait de l’héberger? Est-il un saint selon la vérité? Est-ce Gbagbo qui l’écouterait pour le conjuguer au présent de l’humain? Est-ce l’autre qui accepterait de se mettre à genoux pour l’écouter lui parler?
La Côte d’Ivoire parle et nous devons l’écouter. Elle est l’égalité des chances, si elles existent. Elle implore l’homme, mais l’homme implore son ennemi de le laisser voler, piller et les ivoiriens ploient sous le poids de toutes sortes de misères quotidiennes immondes, mais hélas, à ce niveau, le puissant se croit invincible et piétine les valeurs. L’homme se courbe devant l’homme. La femme se baisse devant la femme et on nous demande de les applaudir. La Côte d’Ivoire parle, il faut qu’on l’écoute.
Ceux qui marchent sur leur tête en journée pour se faire des sacrés, font courir les autres se réfugier dans des temples dépourvus de sainteté et le monde court à sa perte. On a tous cru en lui, en eux, mais ils se sont fait entourer de monstres qui ravagent les ivoiriens sur le chemin de leur espoir. La Côte d’Ivoire parle et nous devrons l’écouter. Elle n’est pas contente, mais on s’en fout. Peut-elle se venger un jour?
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com