La Côte d’Ivoire s’appauvrit et sa culture se meurt.
Comment peut-on concevoir que dans un grand pays comme la Côte d’Ivoire, il n’y a que deux salles de projection des films, pas de librairie, tous les grands centres dédiés à l’histoire et à la culture, sont aux mains des pasteurs qui n’apportent rien à la postérité et on laisse faire.
Comment la culture peut-elle bien se porter s’il n’y a aucun endroit pour véhiculer les œuvres des acteurs, auteurs et écrivains ? C’est toujours dans les librairies françaises qui ne sont fréquentées que pendant des dédicaces, à l’entrée scolaire.
En dépit des chaînes de télévision qui prolifèrent et dont certaines ne mettent pas l’accent sur la diffusion des films locaux, beaucoup de nos acteurs vivent sur le tapis, attendant qu’ils tombent malades pour lancer des SOS. Comment peut-on encourager le peuple à la lecture s’il n’existe aucun centre d’intérêt dans ce sens ? Un peuple qui ne lit pas se vide.
Comment peut-on admettre que les salles de cinéma soient entre les mains des pasteurs qui n’apportent que désolation, division dans la société. L’état ne peut-il pas se servir de ce dossier pour racheter toutes ces salles de cinéma pour donner le goût de la culture à la jeunesse ivoirienne ?
Qu’est-ce que les religions importées ont apportées dans le développement de l’Afrique, celles qui sont pratiquées depuis des centaines d’années ? Pourquoi l’impérialisme a préféré passer par ces religions qui ne sont plus pratiquées dans leur pays d’origine et que c’est en Afrique dont on croit qu’elles peuvent produire des miracles pour briser des espoirs ?
Voilà la culture qui se vagabonde dans le pays à la recherche d’abri et on s’étonne de la misère morale qui s’accentue.
Si les chinois n’étaient pas passés par là, dans une grande ville comme Abidjan, c’est seulement à l’hôtel ivoire qui coûte cher, que tous les spectacles allaient se produire ? Deux endroits où la manifestation de la vérité culturelle se produit au point où, le prix de leur location, ce sont les yeux de la tête.
Soit l’état construit de nouveaux centres de théâtre, de cinéma, sinon à cette allure, c’est la mort de la pensée et de la manifestation de la morale. Chaque commune devrait avoir ses centres de théâtre et cela doit être inscrit dans les lois du pays.
Les pasteurs peuvent se construire leurs temples, mais occuper ceux destinés pour la promotion de la culture, réveillez-vous les responsables de la culture ivoirienne. Ils en ont les moyens, ils sont les plus riches aujourd’hui, alors qu’ils laissent la culture se manifester.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
