La demande du président Ouattara auprès de son homologue ghanéen de faire revenir l’AES dans la CEDEAO est un chapeau d’abeilles.
Pour sa première sortie après son élection à la présidence de la république de son pays, le président ghanéen a choisi Abidjan. C’est le président Ouattara qui le reçoit et les conclusions de cette visite nous donnent du grain à moudre.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a demandé à son homologue d’être son interlocuteur, son messager auprès des 3 pays de l’AES, afin de les convaincre à revenir dans la CEDEAO, ce qui est une bonne chose, mais il propose quoi en retour? C’est un vrai chapeau d’abeilles que le président Ouattara fait porter au ghanéen, sachant bien que pour que les 3 pays du Sahel reviennent sur leurs décisions, il faut beaucoup de concessions. Les 12 membres restants seront-ils prêts à obéir à leurs conditions? Demander que les pays de l’AES reviennent de là où, ils ne sentaient pas bien, et qu’ils se sont obligés d’agir par les armes, qu’est-ce qui a changé entre temps pour les rassurer?
Il aurait dû au début avoir cette sagesse quand ils avaient fait leur coup d’état. Quand le président Ouattara s’est énervé pendant qu’il était en séjour médical à Paris, a pris son avion avec une ferme promesse au maître Macron qu’il les ferait plier comme du bambou de Chine, si cette menace avait prospéré, peut-être que les 3 présidents de l’AES seraient morts assassinés, parce qu’ils ont décidé de quitter leur organisation qui s’apparente à un club d’amis et non pour le bien des africains de cet espace. Aujourd’hui où ils semblent trouver leurs marques, il leur demande de revenir dans cette organisation, c’est un vrai challenge et un défi impossible à relever.
C’est comme leur demander de décharger leurs bagages de leur tête pour les déposer sur leurs épaules, ce qui est quasiment impossible, mais au fait, est-ce le président Ouattara le pense ou bien c’est Macron qui lui a passé le message? Les conséquences de ce retrait de ces 3 pays qui sont entrain de former leur confédération en séduisant les autres, c’est qu’aujourd’hui, la France ne sait plus que faire car les matières premières qu’elle pillait par leur passé et que les portes lui soient fermées, elle ne sait où donner de la tête. Si c’est le cas, cette attitude n’est pas clémente et élégante, cela s’apparente à une invitation pour se retrouver au cimetière. La France sait comment ré-négocier, mais pourquoi quand il s’agit des africains noirs, elle adopte toujours la même attitude, le mépris, l’arrogance et la chosification?
La mission que le président Ouattara demande à son homologue ghanéen, est un pavé dans l’air, il n’aura aucun retour positif, parce que les positions sont trop tranchées qui attisent la méfiance, la vigilance et la prudence, ce qui veut dire que la confiance a foutu le camp, alors que, quand il n’y a plus de confiance, les rapports ne tiennent plus. Il aurait été souple, compatissant et solidaire dès le départ, pour lancer un appel au dialogue, au calme, quand ils ont fait leur coup d’état, ces autorités au regard de son âge, auraient prêté de bonnes intentions, mais il les a menacé de mort, qu’est-ce qui prouve qu’il ne leur tend pas un piège?
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com