L’argent ne circule plus et c’est l’angoisse.
L’argent ne circule plus en Côte d’Ivoire, l’angoisse meuble les joies qui sont les sœurs jumelles au désespoir. Les ivoiriens qui ne sont pas dans les loges politiques de haut niveau ne voient plus de l’argent circuler comme avant et le quotidien devient un enfer sur la terre ivoirienne que gouverne le président Ouattara. Tout le monde le cherche et personne ne sait où le trouver car même les responsables de PMI et PME se plaignent de l’arrêt de la circulation de l’argent. Tantôt, on fait croire que l’argent est bloqué pour des besoins de la campagne de 2025, mais si c’est le cas, l’année 2024 n’est pas encore terminée.
La joie a disparu des radars et les murmures deviennent le langage de sourd-muet entre les dirigeants et le peuple. Ce que nous ne comprenons pas, nous fait savoir, un taximètre, le président Ouattara est un spécialiste de l’argent, il a mis où l’argent qui devrait revenir aux ivoiriens car on souffre? Et il n’est pas le seul à faire ce constat.
À Yopougon, considérée la commune dortoir, c’est la croix et la bannière. Madame Sidonie, parle toute seule dans la rue en face du commissariat des 19è arrondissement, le panier à la main gauche, elle veut traverser la chaussée pour emprunter l’autre, mais elle semble soucieuse. Elle dit qu’il n’y a plus d’huile de friture à la maison, ses trois enfants sont encore à la maison faute de moyens pour payer les frais de scolarité et la somme de tout ça, son mari refuse de sortir de la chambre et depuis trois jours, il est couché. Et elle parle toute seule dans la rue. Personne ne fait attention à ce geste peu banal, mais elle nous a inspiré cet article. Elle s’est fondue dans la petite masse, à l’entrée du supermarché situé derrière le commissariat.
Dans le même quartier, en face de la mairie annexe, un vieux tient entre ses mains, sa facture d’électricité, montant à payer: 45 745 frs, dernier délai, lundi 14 octobre et on se retrouve au vendredi 11 octobre et il est très inquiet. Il semble ne pas avoir de sortie de son blocage. Lui aussi, se parle tout seul. Nous prenons ces deux exemples pour définir l’état de misère dans lequel beaucoup d’ivoiriens se trouvent et qu’il faut faire déboucher l’argent pour qu’il circule.
Simplice est un opérateur économique dans l’informatique. Il nous fait remarquer que ses clients préfèrent aller faire leurs achats en Europe, précisément à Paris et c’est quand ils arrivent qu’ils leur font appel, pour des réparations, alors que pour satisfaire à leurs différents besoins, il a fait ses achats et ses marchandises sont bloquées dans son atelier. Ils font tout entre eux, nous dit-il, mais quand on lui demande qui sont ceux-là, il nous fixe et soupire. L’absence d’argent sur le terrain est inquiétante et s’il y a des solutions pour venir soulager la population, il faut l’envisager et si c’est en prélude aux élections à venir, c’est trop tôt, il faut libérer les jetons comme disent les ivoiriens.
Joël ETTIEN