Le camp du 43ème BIMA portera le nom de Ouattara Thomas d’Aquin.
Aujourd’hui son nom sera hissé sur le pendant de l’illustre camp mythique du 43ème BIMA de Port-Bouët installé il y a plus de 182 ans, le général Ouattara Thomas d’Aquin que j’ai connu et fréquenté quand j’étais dans sa commune de Katiola.
Le MEECI ( mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire) tirait petit à petit sa fin de règne et je faisais partie des élèves qui déjà, à cette époque faisaient parler d’eux pour des revendications. Le lycée moderne de cette commune de Katiola connaissait ses heures chaudes dans les années 80 et pourtant aussi très animée par nos soins. Quasiment tous les jours, nous qui étions à l’internat, beaucoup d’élèves de ces temps nouveaux ne l’ont pas connu pour dire que l’internat leur servait de tranquillité qui nous permettait de bien nous concentrer pour étudier. Bref!
La fête tournante de l’indépendance devait passer par la ville de Katiola et c’était nous les cobayes pour le défilé et le général Ouattara Thomas d’Aquin était le maire de cette commune. Des maisons ont été construites à la hâte et qui n’ont pas pu tenir le temps et sont restées dans les broussailles à ce jour, avec une belle architecture pour la préfecture du département. La ville était en effervescence et une usine de transformation du sucre n’était pas loin qui avait créé beaucoup d’emplois, tout ça pour l’homme de l’armée qu’il fut. Tout est devenu des souvenirs, hélas!
Dans sa voiture bachet d’alors, il faisait le tour des établissements et personne n’avait le droit à la triche et sa rigueur, son honnêteté lui valurent à cette époque, d’être considéré comme l’homme de l’année. Je ne pourrai pas vous parler de sa carrière militaire, mais il parait qu’elle était élogieuse de distinction et il avait réservé, une chambre à son domicile comme salon où il exposait ses distinctions, ses sabres, épées, fusils, galons etc et il était fier de partager ce musée aux élèves récalcitrants comme moi.
Quand on sort de là, de ce musée, s’il ne t’a pas façonné, c’est que tu es un maudit et cela m’a apporté une belle guérison pour mes agissements normaux de revendications scolaires et syndicaux. Il m’aimait bien et je l’appelait affectueusement papa car il le méritait. Celui qui a pu mettre ETTIEN dans ses escarcelles pour vaincre ses ardeurs de grincheux et qui lui ont valu, un temps soi peu, d’être élu président du MEECI, d’ailleurs, je n’avais pas terminé mon mandat quand le ministre Balla Kéita est venu de me mettre sous le fallacieux prétexte qu’on ne peut devenir président de cette organisation syndicale ayant doublé une classe et moi, j’avais redoublé le CM2.
Ouattara Thomas d’Aquin, mon père, son nom sera celui qui sera inscrit à l’entrée de ce camp militaire français, parce qu’on nous informe que les militaires français vont partir.
J’écris ces lignes pour rendre cet hommage à celui qui a su me calmer sans me brutaliser et qui m’a évité le service civique d’alors, sinon c’était encore pire ma vie de jeunesse. Je voudrais dire grand merci au président Ouattara quelle coïncidence: deux Ouattara.
Tel que j’ai connu le général devenu maire et qui a marqué sa commune, si c’est pour venir se servir de son nom pour faire du faux, son revenant agira et si c’est sincère aussi, il les bénira.
Je pourrai parler de lui des jours entiers, sans m’enlacer d’éloges car il n’a pas vécu inutile et l’évocation de son nom, peut agir ces militaires ivoiriens qui agiront selon les ordres, mais Thomas D’Aquin, fait partie de ces officiers supérieurs de notre armée qui ont aidé le président Félix Houphouët Boigny à construire ce beau pays.
Mon père, tu n’as vécu inutile et je suis fier de ce rappel et de l’endroit où ton nom sera gravé, rempli de pleins de souvenirs comme ta vie. Paix à ton âme!
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com