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Le président Laurent Gbagbo demeure-t-il panafricaniste et souverainiste ?

Le président Gbagbo, leader du PPA-CI

Former Ivorian President and current President of the Parti des Peuples Africains - Cote d'Ivoire Laurent Gbagbo speaks during a press conference at the party's headquarters in Abidjan, Ivory Coast on August 22, 2023. (Photo by Sia KAMBOU / AFP)

Est-ce que le président Gbagbo est-il toujours souverainiste et panafricaniste? Quand il a été déporté, toute l’Afrique s’est liguée contre les impérialistes colons pour exiger sa libération et des fortes communautés s’étaient composées pour se consacrer à ce combat. 

Des convois par semaine pour la Haye et des foyers brisés, des personnes ayant perdu la vie, le président Gbagbo est sorti de prison et depuis le 21 juin 2021, il est de retour chez lui en Côte d’Ivoire. Il vaque à ses occupations et nous qui le croyons se retirer de la politique, il reprend la politique de là où, il l’avait laissé, pour créer un nouveau parti, le PPA-CI. La suite, il se porte bien et c’est l’essentiel.

Le combat devait se poursuivre, mais l’homme a tourné le dos aux fondamentaux de la lutte. Le panafricanisme et le souverainisme étaient les deux composantes de la lutte. Il se trouve qu’à côté de lui, trois pays voisins ont tout bravé pour créer leur cercle dénommé l’AES. Il n’y a jamais mis les pieds pour les soutenir, malgré l’appel de phare de ces trois présidents. Le président Gbagbo a tenu des propos du genre qu’il n’est pas sorti de prison pour rassembler la gauche et plus tard, il se dédie, pour revenir sur ces attentes pour aller lancer un appel d’union à Bonoua. 

Dans son camp, les oppositions se préparent et on vient de voir un autre groupe conduit par son ex première épouse. La discorde est tendue. À aucun moment, il n’a pris de position sur les travers sociaux comme le Woubisme, la vie chère et ils sont tous cantonnés sur la CEI dont ils se sont servis pour aller aux élections locales. Le combat de fond local, on ne sent plus l’homme se prononcer et la vie difficile suit son cours. Les ivoiriens sont dans des attentes incertaines d’espoir.

Au PPA-CI, des camps se sont formés. Ceux qui ne veulent pas quitter le vieux système et ceux qui veulent couper le cordon ombilical avec la France. Parmi ceux qui veulent profiter de son existence pour mener à nouveau la lutte, il y a Ahoua Don Mello, dont on a appris qu’il est interdit de visiter les bases pour faire passer ses messages, donc, mis en quarantaine et c’est le silence plat. Les panafricanistes et souverainistes, 90% se disaient qu’avec Ahoua Don Mello, ils trouvaient par là, une porte de sortie pour mener ce combat pour recouvrer la vraie indépendance de la Côte d’Ivoire. Le dialogue devient sourd et l’espoir de ceux qui voulaient voir à la tête de cette lutte, Ahoua Don Mello, commencent à mordre la poussière.

Le discours de l’homme n’est plus celui auquel, on l’a identifié et c’est la douche froide, mais l’homme a son nom, Laurent Gbagbo, le seul héritage politique, mais il ne veut pas lâcher le morceau, malgré la fatigue visible sur son physique, il veut être encore à tous les combats, sans songer au passage de témoin. Autour de lui, trop de ses proches, veulent vivre sous son ombre et ils le tiennent comme une boussole et pourtant, ceux qui l’ont déporté en 2011, sont encore là, la France et ses alliés, il passera par quelle magie pour devenir président de ce pays, malgré trop de déboires et de frustrations commis par le camp adverse.

Alors, on se pose la question sur la moralité de son combat. Est-il toujours panafricaniste et souverainiste ?

                              Joël  ETTIEN  

     Directeur de publication : businessactuality.com

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