Mali: 4 ans du Colonel Assimi Goïta largement positifs
Il y a 4 ans, l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta par surprise pour les occidentaux dont la France qui ne l’avait prévu, ni commandité, mais ordinaire pour les maliens bien habitués des séjours des hommes en kaki au palais de koulouba, ne présumait en rien un changement politique radical susceptible de restaurer le Mali.
Aujourd’hui les maliens se souviennent de leurs célèbres aïeux avec leurs glorieuses légendes. Le Mali d’Assimi Goïta a triomphé des multiples défis qui se sont dressés devant lui. État des lieux.
Comme si cela était établi dans le ciel malien, et dans beaucoup de pays du continent, civiles et militaires assurent alternativement la gestion du pouvoir d’Etat depuis le départ des colonisateurs. En ce qui concerne le Mali le premier coup d’Etat qui a ouvert le cycle est celui du capitaine Moussa Traoré qui a déposé le père de l’indépendance Modibo Keïta.
Beaucoup d’espoir au départ mais avec un laxisme qui a eu pour effet de maintenir le pays dans une paupérisation telle que la prise de pouvoir par un autre militaire était perçu comme une délivrance. Surtout que l’auteur, Amadou Toumany Touré dit ATT, un jeune colonel, élégant à la démarche et éloquent à la parole, laissait espérer que son néophysme allait opérer une rupture salutaire.
Malheureusement les fleurs n’ont pas donné les fruits espérés et Il a aussi sombré lui aussi. I’intermède civile de Konaré est une parenthèse qui n’a pu instaurer la fameuse démocratie et sa bonne gouvernance. Après, est venue l’éphémère et scabreux passage d’un autre soldat, Aya Sanogo, et le civile charmeur à souhait, IBK est arrivé démocratiquement. Tous les observateurs ont cru en lui, mais hélas. C’était la pratique à souhait du despotisme et du népotisme digne du régime des diplômés de William ponty de Gooré, l’époque des apprentissages.
Et cela à la grande satisfaction de la tutelle, la grande France et ses affidés réunis dans la françafrique. Le Mali prenait le chemin d’une terre d’expérimentation pour l’instauration ou la restauration de l’empire français. Les rebelles attaquent, la France et les occidentaux y dépêchent des missions militaires mais rien de plausible comme résultats. Comme au Tchad où un matin les rebelles étaient aux portes de N’djamena avant d’être repoussés par les français, un matin les rebelles maliens avaient brutallement mis cap sur Bamako avant d’être stoppés, là aussi par la France. On connaît la suite. Un double coup d’Etat dont le deuxième est dirigé par un homme de terrain qui a combatu dans le désert contre les djihadistes. Il a subit les frustrations des instructions érronées de leurs tuteurs français sur le terrain et les ordres de replis imposés depuis le palais de Koulouba.
En décidant de prendre le pouvoir dans une sorte d’opération de rectification, les colonels intellectuels maliens avec à leur tête Assimi Goïta avaient bien en tête une idée précise de leur mission. Mettre fin à l’infantilisation de leur pays, ses dirigeants et le peuple.
Ils avaient un plan pour lutter et vaincre le terrorisme et pacifier le Mali que des forces occultes voulaient bien diviser pour mieux exploiter. Ils n’avaient malheureusement pas prévu que la CEDEAO, une institution dont leur aïeul, alors colonel, Moussa Traoré à la tête du Mali est co-fondateur, allait se dresser devant leurs projets de société, avec des décisions iniques insoupçonnées contre les dirigeants et le peuple. Tout le monde s’en souvient: fermeture des frontières, sanctions financières avec rupture de fonctionnement de la BCEAO. Du coup, deux fronts redoutables se dressaient devant eux. Combattre la rébellion et relever le défi économique et social et surtout rompre avec le tutellat et recouvrer la pleine souveraineté du Mali.
À 4 ans de distance, il est juste de saluer les dirigeants et le peuple du Mali.
Avec raison, ils ont demandé à la France de dégager ses soldats de leur territoire et cela a été fait, et tout le monde le sait, contre le gré de la France qui s’y est pliée.
Ils ont réussi a résister à la crise économique et financière orchestrée par les effets de la décision de la CEDEAO et de la BCEAO. Ce n’est pas rien.
De mémoires de chercheurs, aucun putschiste n’a eu tant d’obstacles à franchir à la fois.
Mieux ils Combattent les rebelles avec dignité et la peur de l’adversaire a changé de camp dans le nord du pays. Et l’intégration du Mali dans l’AES est un atout inestimable en terme de support de lutte contre l’insécurité et aussi d’actions de développement. Le Mali d’aujourd’hui est un exemple de souveraineté que bien de peuple rêvent de voir leurs dirigeants suivre. Car chaque peuple souhaite que ses dirigeants gèrent leur pays sans ingérences extérieures, que les sociétés étrangères qui exercent leurs activités sur leur sol y paient leurs impôts.
La non organisation d’élection ni d’annonces de date en conséquence ne saurait être retenue comme un point noire qui peut balayer les grandes performances du pouvoir militaire malien.
Espérons tout simplement que ces réussites ne leur montent pas la tête et qu’à la longue leur séjour à la tête du pays soit une source de démocratie, comme. J.Jerry Rowling l’a réussi avant eux au Ghana où la classe s’applique à produire la belle symphonies de l’alternance démocratique dans l’exercice de la magistrature suprême dans leur pays.
DOUMBÉ ZONGO