Moi, le silence
On veut me déposséder de mon silence
Loin des yeux fermants la couleur du soleil
Je les vois venir avec fougue
Je les observe dans ma couleur cirée de brune
Le brouillard de leur haine qui ne veut pas comprendre
Seul contre mille, mon sourire cherche la joie pour lui affecter le courage
Ils veulent dans le trouble me déposséder de mon silence
Je me sers des cordes du soleil pour chanter les amours couleur d’ébène
Mes orteils vibrent
Silence, tu es une force cougar
Silence, peu importe le bruit, tu restes toujours silence
Silence, qui donne la raison de l’orientation
Silence des eaux
Silence des nuits
Silence, des silences
Imperturbable, racine des lianes, le lionceau se blesse de ses propres griffes
Silence, richesse qui domine la cime des cerveaux
Quand le vent en colère, tu lui siffles le tronc du baobab qui gonfle
Je suis toi et eux, c’est le bruit
Pourquoi veulent-ils absolument être dans mon être
Ils m’en veulent, mais restons silencieux
Ils tournent autour, mais restons silencieux
Roi des regards et des bruits sans fond, le silence, mon silence.
Joël ETTIEN