Nouveau gouvernement Talon : Déjà les dernières touches
La première équipe gouvernementale du Président Patrice Talon est à l’œuvre depuis le soir du 6 avril 2016. Pour les avoir nommés dans l’optique de faire un seul et unique mandat présidentiel, Patrice Talon se voit aujourd’hui obligé de tenter sa chance lors de la prochaine joute électorale en 2021.
Et pour aller loin dans cette course, il tente déjà de ménager sa monture pour qu’aucune marge de manœuvre ne conduise à l’échec.
Cela fait un peu plus de quatorze (14) mois aujourd’hui que le gouvernement Talon a été mis en place pour assister et accompagner le président élu à l’issu du scrutin président du 20 mars 2016 à mener à bien ses réformes et à impulser le développement de la nation béninoise.
Pour ce premier gouvernement qui devrait faire au moins deux ans selon les promesses de nomination, place a été largement accordée aux professionnels de chaque secteur et chaque ministre, à plus de 80%, occupe le département ministériel relevant de ses compétences et qualités professionnelles.
Le Président talon avait fait cette option parce qu’il avait déjà promis, voire juré devant le peuple béninois qu’il ne fera qu’un seul et unique mandat de transition afin de redresser le pays et le mettre sur la véritable voie de développement.
Mais aujourd’hui, les données semblent être modifiées compte tenu de certains paramètres politiques qui ont malheureusement contraint à l’actuel locataire de la Marina de revoir cette promesse. Il s’agit principalement du rejet de la prise en considération, par les parlementaires, du projet de loi portant révision de la constitution du 11 décembre 1990.
C’était donc le déclic d’une nouvelle ère politique pour ce magnat du coton élu président à la base de cette réforme constitutionnelle. Paradoxe, avait-il dit sur le plateau de l’ORTB au lendemain de ce vote-sanction au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Puisque pour lui, il est tout à fait inconcevable que ce vote survienne étant donné que toute sa campagne a été axée sur cette réforme et qu’il aurait déployé toute son énergie presque, après son élection jusqu’au vote du rejet, pour que soit concrétisé ce rêve qui lui tient si tant à cœur.
Face donc à ce dictat d’une minorité parlementaire (23 députés), l’homme a décidé et proclamé urbi et orbi, de faire la politique par la ruse ou de la rage s’il le faut.
Etant donné que son gouvernement n’était composé qu’en majorité des « praticiens », l’homme, selon les sources proches du palais de la Marina, ne cesse de réfléchir sur la nouvelle configuration qu’il pourra donner à sa prochaine équipe gouvernementale.
Devrait-il maintenir son équipe comme tel pour une redéfinition de la politique sociale afin de faire taire les cris de gueule liés à la faim et à la pauvreté extrême ? Doit-il remanier afin de faire entrer les politiciens bons teints pour des actions propagandistes et une politique à la béninoise ? Des questions qui peinent à trouver de réponses convaincantes et conséquentes chez le premier citoyen du Bénin depuis lors.
Depuis la démission de son ministre délégué chargé de la défense nationale, Candide Azannaï, des ballons d’essai d’un probable remaniement ministériel ont été lancés dans l’opinion publique afin de prendre, comme d’habitude, le pouls des Béninois.
Mais hélas. Même s’il se susurre depuis le retour de Patrice Talon suite à son opération chirurgicale d’une imminence de ce remaniement ministériel, le locataire de la Marina se retrouve dans un dilemme quant au choix des personnalités qui devraient désormais composer son équipe. Puisqu’il ne pouvait pas y arriver, s’il veut un gouvernement purement politique, qu’avec les politicards du pays qui avaient déjà fait leur preuve sous les régimes successifs,
Patrice Talon, plongé dans cet abîme dilemmatique, ne cesse de feuilleter les pages de la liste sur son bureau sans pour autant avoir une idée précise de qui positionner à tel ou tel poste ministériel.
Sans nul doute aujourd’hui, le Chef de l’Etat, Patrice Talon tentera le deuxième mandat présidentiel. Cela revient donc au peuple béninois de lui accorder ou pas. Mais en attendant et ayant senti un tel projet de remaniement en vue, des ministres actuels se battent des pieds et des mains pour se montrer plus politique.
Leurs nombreuses descentes sur le terrain sous le couvert d’une vulgarisation du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) en témoignent. Mais à en croire les sources bien informées, l’actuel gouvernement sera remanié à plus de 90% avec beaucoup d’entrées et de sorties également.
