PDCI-RDA : une affaire de pagne qui fait poser une grave question : le parti pourra-t-il vraiment renaître de ses cendres ?
On peut le dire sans hésiter, le PDCI-RDA est en panne de cohésion depuis que la route de Daoukro a été brutalement fermée le 1er août 2023 par la disparition du président Henri Konan Bédié.
L’organisation de la succession qui n’a pas encore révélée tous les secrets, a permis à monsieur Tidiane Thiam, petit fils de Félix Houphouët-Boigny, d’être élu président au congrès extraordinaire de décembre 2023. Et depuis, le parti a du mal à retrouver ses marques pour jouer son rôle de premier parti politique de l’opposition.
D’abord parce que le nouveau président, qui est longtemps resté en dehors du parti, ne semble pas reconverti aux Us et Coutumes au sein du parti. Il ne semble d’ailleurs pas en être préoccupé. Ainsi, plutôt que de maîtriser l’appareil, et d’incarner le parti, il prône l’inverse. Il a ses méthodes, il a une grande audience à l’international, et le PDCI-RDA et ses militants n’ont qu’à rester tranquille pour bénéficier de son rayonnement.
Et voilà que les courants transfuges, qui était considéré comme des écuries hier, sont à l’image de casernes de militaires avec un leader au statut de général commandant en chef.
C’est une lapalissade de dire que les poches de division existent. Mais plus grave et plus malsain, les dénigrements et de délations sont utilisées pour faire disqualifier les uns et les autres pour se positionner ou faire positionner les siens. Nous y reviendrons très prochainement.
Dans ce triste tableau, une crise de pagne crée un malaise au plus haut niveau ces dernières heures.
De quoi s’agit il ?
En vue de promouvoir l’image du parti dans l’opinion, la direction du parti a retenu, au titre des visuels, la confection d’un pagne à l’éfigie du parti : logo et image du président du PDCI-RDA. Un jury a été mis en place pour sélectionner le design qui convient au parti. À la suite de plusieurs offres, un modèle a été choisi et validé par le comité qui l’a fait approuver par le président du parti, Tidiane Thiam. Pendant que le comité attend de recevoir l’argent du parti pour faire confectionner les pagnes, une personnalité, le directeur général du parti selon les murmures que nous tentons de clarifier, a fait produire plusieurs tonnes de pagnes non homologués. Les membres du jury clament leur surprise devant cette incongruté.
Les pagnes exposés au PDCI-RDA ne sont donc pas ceux que le comité a choisi et a fait valider par le président du parti. Même le secrétaire exécutif en chef n’en est pas informé, lui qui est d’ailleurs vertement décrié par une frange parmi des nouveaux responsables qu’il a fait nommer à des hautes fonctions par Thiam. Pour sûr, le parti est fortement miné par une guerre de tranchées. À cette allure, par quelle alchimie le PDCI-RDA pourrait-il retrouver ses marques de parti des militants disciplinés, où les jeunes respectent les anciens et où les bailleurs d’énergie sont tout aussi respectés que les bailleurs d’idées et les bailleurs de fonds.
Et c’est connu, aucune armée ne peut remporter une guerre avec en son sein, des soldats qui ne respectent pas leurs chefs, qui eux se fichent des instructions de leurs supérieurs.
Une allégorie qui invite à s’interroger si le PDCI-RDA pourra retrouver ses jours de gloire. Violente question, comme dirait N’guess Bonsens l’artiste chansonnier.
Paul Koffi
militant