Peut-on nous laisser le temps d’appeler Madame Simone Ehivet sans l’autre?
Ce n’est pas madame Simone Ehivet qui veut qu’on l’appelle madame Gbagbo, il sera difficile aux ivoiriens de se conformer à cette restriction. Par respect de la tradition, c’est un gros exercice que la nouvelle épouse du président Gbagbo va nous contraindre à nous y habituer, qu’elle soit un peu patiente sinon, c’est compliqué qu’en un seul clic, on ne veuille plus appeler madame Gbagbo, madame Gbagbo.
Quand on a été aux côtés du président Gbagbo pendant des années de lutte qui ont abouti au palais présidentiel et aujourd’hui, on exige de ne plus l’appeler madame Gbagbo, même nous, il nous sera difficile de nous conformer à cette interdiction, donc, de grâce, qu’on ne nous blâme pas. En même temps, la nouvelle Gbagbo aussi, si ce ne sont pas dans l’entourage direct qui pourrait apprendre à respecter, sa nouvelle fonction maritale, pour le moment, nous la prions de laisser passer le temps mais pour le commun des ivoiriens, Simone Ehivet Gbagbo restera gravée dans les mémoires, avec et toujours madame Gbagbo.
Qu’il leur plaise de nous laisser digérer ce passé avant de passer à la nouvelle appellation, sinon, nous n’avons rien contre, mais ça sera difficile. Willy Mandela est morte avec le nom de Mandela en Afrique du Sud, cela n’a pas empêché que la nouvelle épouse du président Mandela, n’ait pas vécu ses amours avec son nouveau mari, mais on convient que les anciennes pages sont tournées et qu’il faille s’adapter à la nouvelle nomenclature.
Pour nous, en voyant madame Simone Ehivet et ne pas l’appeler madame Gbagbo, c’est comme si nous commettions une faute lourde et ne pas le faire aussi devient un délit. Nous sommes entre l’enclume et le marteau. Ce qui est sûr, quand le journaliste français l’appelait par madame Gbagbo, on la voyait changer de mine, mais elle ne pouvait pas le contredire.
L’essentiel c’est le combat politique qui est engagé, qui fera sa part pour en sortir, c’est ce à quoi les ivoiriens s’attendent. Loin de faire partie du service de communication de madame Simone Ehivet, nous avons pris cette habitude et nous voudrions que désormais, qu’on nous fasse diligence si nous nous trompons d’appellation, mais en même temps, la nouvelle madame aussi, n’apparaît nulle part pour qu’on apprenne à l’appeler par cet illustre nom, mais bon, on n’a pas le choix, on va s’y conformer.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com