Pourquoi l’élection du Ghana ne peut pas inspirer la Côte d’Ivoire ?
Comme en Côte d’Ivoire tout se fait avec bruit et traumatisme, je voudrais savoir si à quelque mois de l’élection présidentielle au Ghana, il y a eu autant d’inquiétude, de peur, de crainte? Si tel était le cas, le perdant, n’allait pas reconnaître sa défaite pour saluer le gagnant et faire une passation de charges de manière si exemplaire?
C’est dans le même espace ouest-africain donc on peut comparer ce qui est. Comment peut-on expliquer que ce qui se passe chez les autres sans heurts, quand cela arrive en Côte d’Ivoire, change de nom et de connotation pour se transformer en un champ de guerre? Au Ghana, tout ce que nous avons entendu, c’est la proclamation des résultats, avec quelques cas isolés. L’ancien président a été élu et le ciel ne leur est pas tombé sur la tête.
Il faut s’inspirer des autres pour tirer ce qui est bon, mais en Côte d’Ivoire, on regarde toujours ailleurs? Une belle passation de charges a ponctué la fin de règne du président sortant au Ghana et le monde entier en a gardé un beau souvenir. Le Ghana a montré là encore sa maturité politique et surtout démocratiques, qui lui confère un crédit et un respect. Est-ce à dire que tout ce qui est francophone serait proscrit et maudit?
Il n’y a jamais eu d’élection présidentielle en Côte d’Ivoire sans dégâts, sans morts. Au sortir des pugilats, ils ne se retrouvent jamais pour tirer les grandes leçons et ils refont toujours les mêmes causes qui produisent les mêmes effets traumatisants et tristes. Voilà qu’à cause de leur incapacité à organiser sainement des élections, ils vont occasionner l’arrivée d’observateurs internationaux qui viendront envenimer la situation. Comment sont faits les ivoiriens surtout leurs champions qui, à l’approche de l’élection présidentielle, créent la psychose générale?
Faut-il les laisser tuer leurs compatriotes? Il faut ériger ce pays en mode monarchique. Le roi aura vie et mort sur ses sujets, sinon à cette allure, à chaque élection, le pays se vide. Une élection qui est une période de fête, devient un chao en Côte d’Ivoire. Il faut y mettre fin car ces ivoiriens ne peuvent pas transformer leurs compatriotes en bétail électoral.
2010: 3000 morts; 2015: des têtes coupées qui se sont transformées en ballon; 2020: des morts et destruction de biens publics et privés, alors que tout le monde se pose la question qu’adviendra pour 2025? Les leaders politiques ivoiriens ont la mémoire si courte et refont toujours les mêmes choses, le peuple se pose des questions, si c’est pour nous tuer, à quoi servent leurs élections? Pourtant tous ces acteurs ont étudié les grandes démocraties, pourquoi ont-ils du mal à l’appliquer en Côte d’Ivoire ? À quand une élection zéro mort comme ce qui s’est passé au Ghana? Pourquoi ce qui est simple chez les autres, devient si compliqué en Côte d’Ivoire ?
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com