Quand la justice semble être aux ordres, le peuple ne se sent plus en sécurité.
On constate en Côte d’Ivoire, une grave confusion entre la justice et la politique et de cette maladie d’appréciation, naîtra, si l’on n’y prend garde, une grave crise qui débouchera sur un vraie guerre civile. Est-ce le vœu des politiques et de cette justice?
Quand tous les pouvoirs sont concentrés dans la main d’un seul individu, comme le président de la république, les institutions républicaines sont sujettes à diverses interprétations qui mettent mal à l’aise la cohésion nationale. En France où nous résidons, la part des institutions est claire. La preuve, jusqu’à ce jour, l’ancien président français Nicolas Sarkozy continue de défiler devant les juges qui le condamnent tout le temps, au point où le puissant président français d’alors se trouve dans l’obligation de porter des bracelets à ses pieds et il continue de se faire convoquer à la justice pour délits. Macron observe et n’y peut rien.
En Côte d’Ivoire, qui donne l’impression de s’inspirer de l’ossature politique française, tous les pouvoirs sont centrés entre les mains du président de la république qui en fait ce qu’il veut quand ça l’arrange. Aujourd’hui, tout l’incombe. Quand le vent tourne à droite, c’est lui d’abord avant d’interroger la météo.
Prenons le cas de l’organisation des élections, ce sont les membres du gouvernement et de son parti qui sortent parfois pour répondre à l’opposition quand il s’agit de décrier les tares et le dysfonctionnement de la commission électorale indépendante, ainsi, comment ne pas lui imputer tous les malheurs. La justice est aux ordres. La justice est marginalisée. Voilà quelques remarques que l’on fait justement de la justice ivoirienne. Comment de ce fait, les bailleurs de fonds, les investisseurs peuvent avoir l’assurance de venir investir dans un pays où la justice n’est pas équilibrée? Quand on agit, il faut voir l’ouverture et les conséquences des décisions cachées ou masquées.
Depuis que la justice ivoirienne a commencé à invalider des candidats par des radiations, les ivoiriens par groupes interposés, se regardent en chiens de faïence et pour celui qui tente d’allumer simplement sa cigarette, sa bûchette d’allumette enflammera le tissu social et c’est parti pour une guerre car, de la colère des uns, les autres ne se laisseront pas faire. On sait en l’état, quand ça peut commencer, mais on n’est jamais sûr de la fin et de corollaires et des victimes collatérales, restent sans orientation.
Si telle que nous interprétons la justice ivoirienne de ce qu’elle serait tenue par le président de la république, que ce dernier regarde en bas, rien ne va dans son pays. Pour l’amour de ses compatriotes, il doit user de ses prérogatives pour atténuer ces ardeurs fumantes.
En 2002, 2010, 2015, 2020, si vous regardez très bien, 5 ans séparent ces années où le pays organise ses élections et il y a toujours des morts, des couacs, mais jamais, les politiques ne se sont assis pour faire le diagnostic et prendre des mesures sécuritaires pour épargner s’éviter de tels drames électoraux. Nous avons voulu vous éviter le nombre de morts, mais les chiffres ne sont pas exacts et les victimes sont oubliées pour obliger la vie à suivre son cours. Les rancœurs s’amplifient et le président de la république est éloigné des réalités de son pays.
Quand l’eau de ruissellement n’arrive pas à se frayer des chemins de passage, elle casse par sa puissance, des solides édifices qui occasionnent des catastrophes. Si le président ivoirien Alassane Ouattara aime ce pays et ses ressortissants, ce n’est pas le moment de faire l’économie de l’application de ses prérogatives, car tard, sera trop tard et on ne sait jamais.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com