samedi, février 8, 2025
CHRONIQUES D'AYA

Religion: Que retenir du passage du pasteur burundais à Abidjan?

La situation spirituelle de la Côte d’Ivoire est inquiétante et alarmante au point où c’est un pasteur burundais qui quitte son pays pour rassembler plus de 300 000 fidèles. Les ivoiriens ne savent plus où mettre de la tête et ils semblent perdus dans les méandres de la gestion de leur destin. Les ivoiriens n’ont plus de vision politique et attendent tous, l’arrivée d’un messie pour les sortir de là où ils sont assis, attendant quelque chose qui n’arrivera jamais.

Les prières, les ivoiriens en sont devenus champions mais ils attendent toujours le retour de ce messie pour les sortir et comme les autres savent que ce dernier ne viendra jamais, ils abusent d’eux. Les ivoiriens ont tout perdu. Leur espoir se volatile. Comment un pasteur burundais, qui a un pays plein de problèmes, laisse le sien pour venir prier pour des ivoiriens qui savent où se trouve leur douleur.

C’est un pasteur qui est venu soi-disant délivrer les ivoiriens, mais les choses s’empirent. Les factures augmentent et la vie devient chère. Ils y sont et croient toujours que les prières viendront les soulager. Tous les dimanches et vendredis, les temples sont surchargés de fidèles en attente désespérée d’un soulagement qui ne vient pas. La pitié et la fermeture de l’esprit se sont données rendez-vous dans un pays où tout y est pour que les habitants soient heureux et que ce bonheur se soit noyé dans la politique qui leur barre le chemin de l’espoir. C’est bien de prier, mais faire de la prière, une excuse est une faiblesse et cela voudra bien dire que les ivoiriens ont été vraiment vaincus par ceux qui les tiennent par la barbichette.

Les prières ne sauvent pas. Les prières ne donnent pas de pain à manger. Les prières ne peuvent pas libérer un peuple. Les prières ne peuvent pas soulager physiquement même si moralement, elles paraissent un remède. Aujourd’hui, dans le pays des saints, prophètes, il y a la guerre qui ravage. Les morts se comptent par milliers et aucune organisation ne peut les interpeller pour dire stop et ça meurt. Il faut se référer spirituellement à des saints, mais le nombre d’ivoiriens qui ont convergé sur la route de Dabou, où beaucoup ont dormi sur la place et qui n’ont même pas vu le pasteur si ce n’est que sur grand écran, il est parti avec à l’idée que les ivoiriens ne pourront jamais se remettre car ils ne sont pas capables de lutter pour se trouver de nouveaux abris. Il est parti, ce pasteur burundais qui a un pays qui a plus de soucis que la Côte d’Ivoire. Il est parti et les ivoiriens sont toujours en attente de résultats miraculeux, mais ils ne viendront pas ces lueurs car des prières ne libèrent pas. 

Loin de nous, d’être des athées, mais nous constatons que le mal ivoirien est profond et les ivoiriens se cachent derrière ces effets, pour espérer payer leurs différentes factures qui se sucrent. Le panier de la ménagère est dégarni et elle va tous les matins au marché, la prière ne remplit pas son panier et la lourdeur de la vie les contraint à s’adonner à des pratiques démoniaques qui effacent toute leur prière et leur croyance devient douteuse et suspecte. La libération d’un peuple ne passe jamais par les prières, mais par la démocratie car ce sont les hommes qui créent les problèmes dans le partage des richesses du pays et ce n’est pas Jésus, ni Mohamed qui soulagent.

Ils ne règlent aucun problème social. L’attente sera encore longue pour les ivoiriens qui, les vendredis, les queues sont longues pour des levées de corps et les convois mortuaires occasionneront toujours d’autres accidents mortels. Merci donc à la prière et salut à ceux qui ont compris que dans la misère, ils peuvent prospérer.

                               Joël  ETTIEN 

   Directeur de publication : businessactuality.com

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