Militaires ivoiriens libérésA LA UNE AFRIQUE 

Retour des militaires: Pourquoi avoir mis la force au lieu du dialogue ?

Les militaires ivoiriens coincés au Mali, viennent de recouvrer enfin la liberté. Que retenir ?

Excellence Monsieur le président de la République, chaque peuple a une mémoire, une âme, une conscience, un ADN et ceux de la Côte d’Ivoire, ne sont rien d’autres que le dialogue. Contrairement à ce que certains ont failli vous faire, Excellence, cela  ne pouvait pas aboutir, la force pour égaler un épineux problème causé par vos soins. La vérité finira peut-être un jour par apparaître, mais pour le moment, qu’elle soit enfouie, on n’en a pas besoin.

Le dialogue, ce dialogue que vous avez voulu outrancier, galvauder, n’est pas une faiblesse, Excellence Monsieur le président de la république, mais une dignité, un honneur, une marque qui distingue l’ivoirien de tous les autres peuples. 

On vous l’avait suggéré, mais ceux qui se sont crus braves, qui vous ont poussé à la faute et au maintien de cette fausse résistance, ont écorché la belle peau d’ébène de l’ivoirien que nous sommes. 

Comment peut-on tirer le ver de terre avec la force ? On le coupera en deux et une partie restera enfouie dans le sol et c’est ce que vous avez fait de notre image. Pourquoi depuis un certain moment, on force l’ivoirien à tout faire avec la force? Pourquoi, Excellence Monsieur le président de la République, pourquoi ?

Non. Ce n’est pas seulement dans le jargon, mais dans nos actes fédérateurs, on doit montrer surtout vous, l’incarnation de l’ivoirien, la noblesse de s’éviter les égratignures et vous avez blessé l’armoirie et souillé l’emblème. Ils sont rentrés, c’est vrai, mais tous ces suspenses et doutes qui entourent cette arrestation suivie d’emprisonnement pour des militaires ivoiriens ? Non, Excellence Monsieur le président de la République. Maintenant, on peut vous le dire, non, dans l’ADN de l’ivoirien, la violence n’y existe pas. On va applaudir certes, mais cela laissera un goût amer à la fête.

L’ivoirien n’aime pas palabre et ne supporte pas la violence, en dépit de la guerre qui lui a été imposé, l’ivoirien disais-je n’aime pas ces bruits de bottes, il faut arrêter ces genres de spectacle déshonorant pour que l’ivoirien puisse avoir la tête haute quand il se trouve chez ses voisins. Excellence Monsieur le président de la république, plus jamais, ces guerriers qui vous entourent, ne vous convient plus jamais dans cette souillure, cette imposture.

En d’autres termes, ceux-là devraient laver, purifier le pays parce que de cette obstination, le pays est souillé. Plus jamais ça, s’il vous plaît. Le dialogue n’est pas une faiblesse, mais une force qui a forgé le caractère de l’ivoirien. Ou bien vous l’avez oublié ?

Qu’est-ce qui reste maintenant à l’ivoirien, pas le nouveau que vous vous battez pour le réincarner, mais l’ivoirien tout court ? Ce dialogue qui cachait la nudité de l’ivoirien, a été enlevé par les maliens et le puissant roi que vous avez été, vous êtes devenu comme un rat, face à la mer. 

Non, Excellence Monsieur le président de la république, on vous en supplie, la force est l’arme des faibles et cette résistance nous a dénudés. 

Merci quand-même, ils sont rentrés et nous avons bien peur que désormais, les autres ne voient en nous des agitateurs, des tentateurs de coups d’état, des perturbateurs à l’ordre public chez les autres. Eh Dieu, pardonne nous nos péchés, nos offenses comme vous le pardonnez à ceux qui ont péché, par action, par omission! On a vraiment péché et nous le confessons.

Bonne arrivée, soldats ivoiriens, restés longtemps dans la frustration et le déshonneur. Rentrez vous reposer.

                                         Joël ETTIEN 

                   Directeur de publication : businessactuality.com

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